Retour sur le séminaire du Collectif Former pour Transformer

Du 13 au 17 octobre a eu lieu le séminaire du Collectif Former pour Transformer à Paris. Celui-ci visait à renforcer l’interconnaissance entre ses membres, à réfléchir ensemble sur la dynamique de partage de connaissances et sur l’avenir du collectif et à lancer une dynamique de co-accompagnement entre les organisations membres. Un grand merci également, à la co-présidence du collectif, Merveille de l’APEF, et Ndiakhate de l’UGPM, appuyée par l’équipe de FDH, pour avoir organiser et animer cette semaine de séminaire.

En 2017 est né le collectif “Former pour Transformer“. Aujourd’hui, douze organisations y participent, toutes engagées localement, dans des contextes variés et auprès de personnes en situation de vulnérabilité, avec la formation pour la transformation sociale au cœur de leurs actions. Ce collectif est un espace d’échange de pratiques et de co-production de connaissances entre associations de différents pays. L’idée ? Partager nos pratiques, apprendre les un·es des autres, et co-construire des savoirs utiles pour développer les pouvoirs d’agir.
Ce séminaire nous a permis de nous réunir tous et toutes en présentiel, afin de renforcer l’interconnaissance entre ses membres et de travailler ensemble, sur l’avenir du Collectif.

Jour n°1 : interconnaissance et présentation des organisations

Cette journée était dédiée à la rencontre et aux retrouvailles entre tous les partenaires membres du collectif. En effet, certaines personnes se connaissent depuis longtemps, mais de nouvelles organisations ont rejoint plus récemment le collectif. Pour certaines, il s’agissait de la première rencontre physique avec des membres de toutes les organisations.

Pour mieux se connaître, chaque membre est revenu sur les temps forts du collectif en partageant ses moments de prise de conscience, les événements marquants, et ses moments d’émotions fortes.



Étaient présentes :



Jour n°2 : les groupes de travail thématiques et le plaidoyer


Au sein du collectif, les échanges de pratiques s’organisent autour de plusieurs groupes de travail thématiques consacrés à l’agroécologie, au genre, à la jeunesse et à la communication.
Le but de cette session était de présenter les différents groupes de travail à l’ensemble des membres, et de réfléchir ensemble aux processus qui permettent de passer du partage des pratiques à la coproduction de ressources pédagogiques utiles pour l’ensemble des organisations.
En 2024, un guide pratique pour la diffusion, l’appropriation et la valorisation des ressources pédagogiques a ainsi été élaboré.

Toutes les ressources produites par le collectif sont publiées en français, anglais et espagnol sur le site de l’Atelier de la Transformation Sociale.
Nous avons ensuite utilisé le format du théâtre-forum pour réfléchir à nos pratiques de plaidoyer participatif. Créé par Augusto Boal dans les années 1970 au Brésil, ce format met en scène des situations d’injustice et invite le public à intervenir, proposer et tester des solutions, devenant ainsi acteur du changement.

Ce que nous en retenons pour créer des plaidoyers participatifs pertinents et durables :

  • Impliquer clairement tou·te·s les acteur·ice·s dès le départ (jeunes, animateur·ice·s, familles, pairs…) avec des rôles et attentes définis.
  • Co-construire les projets avec les populations, en tenant compte de leurs priorités (emploi, famille…) et en les plaçant sur un pied d’égalité.
  • Créer des alliances solides avec les communautés locales, adapter les actions au territoire, valoriser chaque initiative et favoriser une parole libre, respectée et entendue.

Jour n°3 : approfondir notre réflexion autour du plaidoyer au sein du collectif

Influencer les politiques publiques, défendre les droits des populations, mobiliser et renforcer les communautés pour donner de la légitimité aux actions locales, voilà les raisons communes qui nous poussent à envisager des actions de plaidoyer au sein du collectif. Certaines organisations membres du collectif mènent déjà des actions de plaidoyer local dans leurs pays respectifs ; croiser ces pratiques existantes constitue donc un bon point de départ.

Nous nous sommes ensuite interrogé.e.s sur la création d’un groupe de travail thématique sur le plaidoyer qui nous permettrait de :

  • échanger sur les pratiques existantes au sein des organisations
  • mutualiser les outils et les pratiques,
  • renforcer les capacités des organisations,
  • définir ensemble des thématiques que nous souhaitons porter ensemble, afin d’envisager des actions communes.

    Puisque la question du plaidoyer mêle directement la question de la participation des populations, c’était aussi l’occasion de revenir sur les actions participatives réalisées dans le cadre du “Fonds Participation” (2021-2024) et leurs impacts.

Au cours des trois années précédentes, un groupe thématique centré sur la Participation a réunit plusieurs membres du collectif. Il avait la charge de gérer un fonds d’appui aux actions participatives, pour permettre aux populations accompagnées par les organisations membres du collectif de s’engager dans des dynamiques de transformation sociale. Ce fonds servait à financer des actions participatives menées par et pour les populations, dans un but de répondre à des problèmes concrets les affectant. 4 vidéos avaient été réalisées pour illustrer ces actions.

Nous portons une dynamique de transformation sociale car ces actions montrent que de petites initiatives peuvent générer de grands changements. Le collectif est un espace d’expérimentation, d’alliances et d’apprentissage partagé. Ainsi, l’analyse de ces actions a permis d’identifier des points clés dans l’accompagnement des dynamiques participatives :
-* La nécessité de réfléchir aux places de chacun.e au sein d’un collectif

  • L’importance de faire confiance au processus collectif
  • L’identification de différents niveaux de participation en fonction du contexte et des contraintes...

Sur cette base, le collectif a conçu un module de formation, Accompagner les dynamiques participatives . Ce module est accessible à toutes les organisations pour former les animateur·ices et les bénévoles qui accompagnent des dynamiques participatives.

Jour n°4 : réfléchir et établir un plan d’action pour notre modèle socio-économique

La solidarité internationale subit des contextes particulièrement difficiles ces dernières années et les modèles socio-économiques des différentes organisations solidaires en pâtissent. Il est donc nécessaire de réfléchir à des pistes de réflexions sur l’évolution du modèle socio-économique de notre collectif pour en assurer le futur.

Nous avons travaillé en sous-groupes autour de trois scénarii possibles. Les pistes retenues, qui pourront être expérimentées au cours des prochains mois, sont les suivantes :

  • La diversification géographique de la recherche de financements (au-delà de la France).
  • La mutualisation des fonctions (veille sur le fundraising).
  • Les contributions des membres en fonction de leur budget.
  • La valorisation de l’expertise des organisations membres.

Jour n°5 : La mise en place du co-accompagnement

Pourquoi mettre en place du co-accompagnement ?

L’idée du co-accompagnement, en binôme ou trinôme d’organisations, a émergé lors du séminaire de 2023. L’objectif de cette journée était de discuter et réfléchir à la mise en place concrète et les modalités du co-accompagnement entre les organisations.


Pour restituer comment chacun·e se sentait après ces sessions de partage, nous avons organisé un photolangage. Les participant·e·s ont exprimé leur ressenti sur cette nouvelle dynamique de partage et d’interconnaissance entre les organisations membres du collectif.


Dû aux différents obstacles de rencontres en présentiel (économiques, politiques, logistiques, pandémie), cela faisait plusieurs années que nous ne nous étions pas retrouvé tou·te·s ensemble, avec la présence de toutes les organisations membres. Nous chérissons ces précieux moments de la vie du collectif. Ils sont essentiels à la structuration et à la pérennité de celui-ci.

Un grand merci à toutes et à tous pour cette semaine de séminaire dont nous repartons grandi·e·s, autour d’une solidarité commune.