[Savoir-Faire] Le collectif Former pour Transformer enfin réuni !

Depuis plus de trois ans les membres du collectif Former pour Transformer n’avaient pas eu la possibilité de se retrouver. Après plusieurs mois de réunions par visioconférences, d’échanges faisant fi des décalages horaires, l’idée de se rencontrer enfin était des plus réjouissantes.

Cette année c’est le Rwanda, et plus précisément la ville de Huyé qui a été le théâtre du voyage d’échange du collectif Former pour Transformer, organisé par nos partenaires locaux Duhamic-Adri et Adenya. Sur place, se sont rencontrées les équipes de l’APEF, venues de la RD Congo voisine, de l’UGPM au Sénégal mais également une petite délégation parisienne de Frères des Hommes. Marie Bouret, la responsable du pôle Form’action est venue co-animer et participer aux ateliers d’échanges d’expériences et Lucie Scaillet a rejoint ses homologues chargés de communication pour couvrir les temps de partage.

Pendant une semaine, Rwandais, Sénégalais et Congolais ont pu échanger sur des sujets qui les concernaient tous : alphabétisation, agroécologie, plaidoyer. Une occasion précieuse pour que les différents participants puissent se rencontrer, quelle que soit leur fonction : aux équipes projets et aux Volontaires de Solidarité Internationale (VSI) se mélangeaient des animateurs de projets, des animateurs de terrain, des leaders communautaires…

Cette pluralité d’acteurs réunis le temps d’une semaine n’a fait qu’enrichir les échanges et Fabien Marilleau, notre VSI au Rwanda témoigne de la valeur ajoutée de ces espaces d’apprentissage entre pairs :

On voit que même si les contextes sont différents pour les organisations, on a vraiment des thématiques communes. C’est ce qui nourrit les échanges qui sont souvent très pertinents et qui intéressent autant les coordinateurs, les animateurs que les populations elles-mêmes.

Les méthodes d’éducation populaire utilisées afin que tout le monde s’exprime ont rendu les débats conviviaux et très participatifs ! Parmi les thèmes mis en lumière pendant cette semaine, l’agroécologie a été une source d’inspiration pour les participants. Des visites de terrain ont d’ailleurs permis à la vingtaine de personnes réunies de rencontrer les populations paysannes accompagnées par le projet Récasé : une occasion de découvrir leur quotidien et les outils mis en place par les animatrices et animateurs. Ndiakhate Fall, coordinateur de l’UGPM au Sénégal revient sur ces rencontres :

La visite d’une pépinière mise en place par une organisation communautaire nous a montré des méthodes culturales comme la diversification des cultures dans un même champ. Cette diversification permet aux paysans d’avoir à chaque moment de l’année des rentrées d’argent et des sources de revenus au sein de l’exploitation familiale. Cela évite aux familles paysannes d’avoir des périodes de soudure.

Pour mettre en lumière la diversité des contextes et les similitudes entre les différentes organisations, plusieurs ateliers ont été animés : scénettes, enregistrement de podcasts, illustrations… De nombreuses questions ont été posées, autant aux différentes organisations représentées qu’au collectif en tant que tel : comment l’agroécologie permet-elle de lutter contre le réchauffement climatique ? Comment sensibiliser les populations aux enjeux de l’agroécologie ? Chaque personne participant était invitée à participer aux échanges, favorisant l’horizontalité des temps de débat. Des présentations ont été faites par chaque organisation, donnant également la parole aux membres du collectif qui n’étaient pas présents sur place : Cenca au Pérou, le MPP en Haïti, et Fedina en Inde. Pendant toute cette semaine à Huyé, c’est un véritable orchestre qui s’est exprimé, faisant raisonner loin les voix de la solidarité et de la transformation sociale !

Les organisations participantes repartent de Huyé avec de nouvelles idées. En témoigne ce retour d’Ndiakhate Fall : « Je repars avec beaucoup d’idées, aussi parce que l’APEF nous a présenté la mise en place du Grand Collectif, collectif que l’on peut assimiler avec notre Collège des Femmes à l’UGPM. Il y a toujours des synergies entre nos projets, on peut toujours se renforcer mutuellement. Le collectif peut inspirer ce que nous sommes en train de faire avec l’UGPM. » Le partage est total et uniforme, comme l’atteste Nunu Salufa, directrice de l’APEF :

Les expériences que l’on échange avec les autres vont nous donner la possibilité d’avoir d’autres automatismes dans notre accompagnement de la population, on va aussi réfléchir à d’autres méthodes, sans faire de copier-coller, mais en les adaptant. Cela apporte un esprit d’innovation.

Juvénal Turahirwa, coordinateur d’Adenya veut également s’inspirer de ses pairs : «  J’ai appris beaucoup de choses, notamment sur les différentes pratiques de l’agroécologie, nous en connaissions certaines et j’en ai appris de nouvelles ! » Fidèle Mutabazi, co-président du collectif Former pour Transformer et coordinateur de Duhamic-Adri quant à lui témoigne : «  Je vois le collectif comme un cadre de partage, d’échange de ces bonnes pratiques et bonnes conceptions en rapport avec les actions de transformation sociale. Je vois aussi ce collectif comme un cadre de mobilisation de méthodes pour arriver ensemble à nos objectifs. »
Marie-Pierre Djékou, volontaire pour Frères des Hommes auprès de l’UGPM et de Concept au Sénégal envisage elle le collectif comme un espace privilégié pour rééquilibrer les relations partenariales :

Ce nouveau voyage d’échange symbolise la volonté de renforcer les liens entre les différents membres du collectif et de sortir de la logique bilatérale du partenariat avec Frères des Hommes. Cela permet de faire en sorte que les organisations puissent aussi partager, échanger, se nourrir, et que tous soient sur un pied d’égalité au sein de Former pour Transformer.