Au Sénégal, des femmes et des hommes actifs pour diversifier les activités des groupements paysans

Nguer, petit village proche de Méckhé au Sénégal… Nous rencontrons Koura Fall, une agricultrice membre du groupement paysan soutenu par notre partenaire l’UGPM. Koura est également animatrice au sein du groupement, et en cela elle participe activement au développement de ses activités.

Peux-tu te présenter et nous dire quel est ton rôle au sein de l’UGPM ?

Je m’appelle Koura Fall, je suis membre du groupement de Nguer, et animatrice endogène dans ce même groupement. Je suis une sorte de courroie de transmission entre l’UGPM et le groupement de Nguer : je suis chargée de véhiculer l’information, d’appuyer le groupement dans l’organisation de ses rencontres et de les accompagner dans la mise en œuvre des activités. Par ailleurs, je suis moi-même agricultrice, je produis de l’arachide, du mil, du niébé et du bissap.

Qu’est-ce que c’est qu’un groupement paysan ? Peux-tu me présenter le groupement de Nguer ?

C’est un groupe de personnes qui sont ensemble et qui s’unissent pour essayer de développer leur village. À Nguer, au début, c’était des regroupements de femmes pour s’entraider, faire des cotisations et développer de petites activités. Mais avec l’aide de l’UGPM on a pu développer plus d’activités individuelles et collectives.

Quelles sont les missions d’une animatrice ?

Le rôle de l’animatrice endogène est de recueillir les besoins et préoccupations des membres du groupement et de les remonter vers l’UGPM, mais également de diffuser les informations venues de l’UGPM. Je suis chargée de partager ces informations avec les autres membres du groupement et aussi j’accompagne la présidente et le trésorier dans l’organisation et la tenue des réunions. J’étais moi-même membre du groupement et suis devenue animatrice suite au départ du précédent animateur. On m’a expliqué le travail d’un animateur, je m’y suis intéressée, et je me suis sentie prête à m’engager car j’aime mon village, j’aime mon groupement et je veux qu’il continue d’avancer. Avec l’UGPM, j’ai pu me renforcer dans le domaine de la prise de parole en public, comment on doit se comporter, comment parler avec des adultes, et puis surtout comment mieux connaître le rôle de chaque membre au sein d’un groupement. Grâce à cela je sais aujourd’hui que chaque membre est responsable de la vie d’un groupement, pas seulement la présidente ou le trésorier.

Comment est-ce que l’UGPM accompagne les groupements ?

L’appui de l’UGPM consiste d’abord en des appuis financiers pour le développement ou le renforcement d’activités économiques individuelles ou collectives. De plus l’UGPM propose des formations pour renforcer les capacités du groupement. Par exemple, il y a des formations sur la gestion administrative du groupement et des formations techniques pour l’optimisation des activités agricoles.

Pour toi, quelle est l’importance du collectif dans le travail de l’UGPM ?

L’importance du collectif vient d’abord du fait qu’au niveau du village, il y a des rassemblements de personnes qui réfléchissent et agissent pour le développement du village. Participer à l’UGPM permet de renforcer la cohésion au niveau de la zone, et surtout la solidarité et la cohésion entre les villageois. On remarque cette cohésion sociale au sein du village, grâce à la mise en place du collectif.

As-tu remarqué des améliorations dans le quotidien des membres du groupement ces derniers mois ?

Oui, j’ai constaté que grâce aux financements de l’UGPM on a pu créer de nouvelles activités qui ont permis un nouvel engouement et engagement des membres du collectif. Les formations ont permis à chacun de savoir comment se comporter en groupe et comment gérer les activités. L’UGPM a mis en place des activités économiques, telle que l’activité de vente et d’approvisionnement et de redistribution de denrées de premières nécessités dans le village. Aussi on a reçu un appui financier pour un projet socio-économique, qui consiste à donner à 10 femmes du village 3 moutons et de la volaille.
De plus, nous avons accueilli d’autres membres au sein du groupement : il y a deux ou trois ans, on était 30, aujourd’hui 60, et chacun des membres s’implique dans les actions, même si aujourd’hui on n’a pas assez de ressources financières pour satisfaire toutes ces demandes… Parmi les membres on constate que les nouvelles adhésions viennent des jeunes filles et des jeunes garçons. Nous accompagnons ces jeunes avec une attention particulière

Quelles sont les perspectives du groupement en termes de mobilisation sociale ?

On voudrait renforcer encore la cohésion, mais l’objectif c’est surtout de diversifier les services du groupement. Aujourd’hui, les membres sont majoritairement ceux qui font de l’élevage et de l’agriculture, mais il y a en a d’autres qui pourraient plus en profiter tels que les commerçants par exemple. On voudrait plus les accompagner pour que chaque secteur d’activité puisse bénéficier des services du groupement.