Sénégal : renforcer tous les acteurs de l’artisanat

Le projet mené au Sénégal avec la Kora-PRD soutient les apprentis artisans en leur offrant une meilleure formation. Ce qui implique de renforcer l’ensemble des acteurs de l’artisanat, dont les chambres des métiers locales. L’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers de France (APCMA) a été associée au projet pour consolider leur organisation.

Connaître les besoins

Rafael Paniagua, responsable du département des relations extérieures de l’APCMA, s’est envolé pour le Sénégal en mars afin de réaliser un premier diagnostic de la situation. La 1ère rencontre a lieu avec les associations actrices du projet, la Kora PRD, AJE et Concept. Le but est de les entendre sur le fonctionnement des chambres de métiers (CDM) de Dakar, Thiès et Diourbel, avec lesquelles ces associations travaillent régulièrement. Des échanges ressort en premier lieu la nécessité de renforcer le rôle des chambres de métiers dans la mise en lien entre les centres de formations, les entreprises, et les apprentis.


Rafael Paniagua, responsable du département des relations extérieures de l’APCMA lors de la visite de la Chambre des Métiers de Diourbel

Le lendemain à Dakar, les représentants de la CDM (45 membres élus) livrent à Rafael Paniagua et à la Kora-PRD l’analyse de leurs besoins. Il leur faut mieux connaitre les artisans de la région et donc former des agents techniques pour qu’ils puissent apporter une réponse adéquate. On retrouve le même type de défi à Diourbel (à 150 kms de Dakar) où la CDM (27 personnes élues tous les 6 ans) ne communique pas assez sur ses offres de formation. A Thiès et dans sa région, plus de 100 000 artisans exercent leur métier. L’attente vis-à-vis de la CDM (27 membres) est donc forte. Elle reçoit entre 200 et 300 demandes de cartes par an. Ses besoins, comme l’ont exprimé ses représentants, sont de formaliser le service de formation et de mieux coordonner les actions. Pour la CDM de Thiès, les difficultés rencontrées en matière d’insertion des artisans sont aussi liées à la politique de l’Etat du Sénégal. Par exemple, aucun document n’est remis aux maîtres apprentis pour diplômer leurs élèves.

Beaucoup d’attentes des artisans

C’est ensuite au tour des artisans et des organisations professionnelles de faire entendre leur vision des CDM. C’est à Touba, où est implantée une mutuelle d’équipements pour artisans (soutenue par Frères des Hommes) que ces acteurs font part de leurs ressentis au représentant des chambres de métiers françaises. Pour eux le principal problème vient du fait que peu d’artisans connaissent les CDM. Pourtant les attentes existent. Elles pourraient par exemple accompagner les artisans dans tous les corps de métier et les appuyer dans leurs démarches. Elles pourraient également communiquer davantage sur ce qu’est l’artisanat, peu de gens au Sénégal connaissant ce secteur. C’est aussi le sentiment des organisations professionnelles que le représentant de l’APCMA a rencontrées en fin de séjour : les CDM ne sont pas assez visibles alors que les besoins sont ici aussi forts, notamment dans l’appui au financement.

Connaître le rôle des chambres des métiers, les attentes des artisans et des associations, cette rapide « radioscopie » était la 1ère étape d’un « diagnostic opérationnel ». Rafael Paniagua, le responsable du département des relations extérieures de l’APCMA laissera la main à deux experts de son organisation qui se plongeront dans le fonctionnement des CDM de Dakar, Diourbel et Thiès. L’objectif : proposer des actions concrètes pour les rendre encore plus efficaces.