Pourquoi protéger l’environnement ?
Sans environnement il n’y a plus de vie. Si on ne protège pas l’environnement c’est comme si on ne protégeait pas sa propre vie. C’est important de mobiliser les autres paysans parce que seule je ne peux agir que là où j’habite. Si je ne mobilise pas les autres paysans pour que nous fassions par exemple du reboisement, de la conservation des sols, qu’on nettoie les déchets dans notre communauté, c’est comme si je ne faisais rien.
Pourquoi vous êtes-vous regroupés en collectif ?
On se sent inattaquable en collectif, s’en prendre à un groupe est difficile. Quand on se rassemble, on collabore entre nous, ça nous permet d’aller de l’avant. Ça nous permet aussi d’effectuer des tâches qu’une seule personne ne pourrait réaliser.
Comment les paysans peuvent t-ils devenir des acteurs de transformation sociale ?
En se regroupant, dans des organisations, où ils seront formés, sensibilisés. C’est à partir de là qu’ils vont notamment pouvoir se rendre compte que ce n’est pas à Dieu d’agir, comme on peut l’entendre dans certaines églises, mais que c’est à eux de se débrouiller pour s’en sortir. Ils doivent aussi s’allier avec d’autres organisations qui mènent des mobilisations sociales. A partir de là, ils pourront gérer eux-mêmes leur avenir et ne plus dépendre de dirigeants qui viennent majoritairement des classes sociales supérieures.
Est-ce que vous avez le sentiment d’être allié, d’être uni avec le MPP ?
D’être unie, oui. C’est grâce à la formation que m’a donnée le MPP que je suis devenue agroécologiste, c’est aussi en suivant une formation que je suis devenue animatrice pour mon groupement.
Quel est votre espoir pour Haïti ?
C’est par exemple de voir toutes les couches sociales du pays s’unir pour que les produits importés n’inondent plus nos commerces et qu’Haïti soit vraiment indépendante. Mon espoir c’est de voir les dirigeants politiques valoriser l’agriculture du pays et se préoccuper de la jeunesse qui quitte le pays pour s’installer ailleurs.