Covid-19 : La situation chez nos partenaires, fin juillet

Haïti :

Depuis le 20 juillet, le pays n’est plus en état d’urgence sanitaire. Cette décision a été prise alors que la pandémie semble fortement ralentir dans le pays. L’aéroport de Port-au-Prince avait rouvert le 1er juillet avec principalement des vols vers et depuis les Etats-Unis. Autre assouplissement : les usines textiles, qui depuis mi-mars étaient limitées à ne fonctionner qu’avec 30% du personnel, ont repris à 100%. Le fonctionnement des cultes a aussi repris mi-juillet, les institutions publiques et privées fonctionnent normalement. La réouverture des classes est fixée pour le 10 août de façon graduelle. Les élèves haïtiens n’avaient pu reprendre les cours qu’en janvier 2020 en raison de la crise politique dans le pays. Les classes avaient été de nouveau interrompues le 20 mars. Le couvre-feu est toujours maintenu de minuit à 4 heures du matin.

Inde :

Les préoccupations sont grandes en Inde, qui a vu ses grands centres urbains être confinés à nouveau, notamment Bangalore où agit Fedina, notre partenaire. Les hôpitaux locaux peinent à faire face à l’afflux de malades. L’Etat du Karnataka enregistrait un des taux de contamination les plus importants du pays avant ce nouveau confinement. Celui-ci a cessé le 22 juillet mais son efficacité n’est pas démontrée sur la progression du virus. Les conséquences sociales et économiques sont, elles, fortes. L’accès aux autres soins que pour le covid-19 est difficile et les transports publics sont suspendus depuis mars. Le taux de chômage augmente, des employés d’usine ne sont plus autorisés à travailler car habitant dans une zone suspectée d’être contaminée. Même si le gouvernement a demandé que les salaires soient versés et les loyers suspendus, rien de cela n’est appliqué. Seuls 20% des employées de maison que suit Fedina, notre partenaire, ont été payés pendant en juillet. La situation d’urgence se règle certes peu à peu, les distributions de nourriture fonctionnent, les masques sont distribués mais les grandes questions restent le manque de revenus et le chômage. Les travailleurs migrants ne peuvent ni revenir chez eux, ni revenir de chez eux pour travailler en ville. Les loyers et les charges pour l’école sont difficilement réglés. Il y a un risque que les enfants, surtout les filles, ne puissent pas reprendre l’école. Il est pour le moment très difficile pour les membres de l’équipe de Fedina de se déplacer. Malgré cela, celle-ci a pu distribuer de la nourriture à 300 personnes et continuer la fabrication de 20 000 masques.

Sénégal

La fête de la Tabaski (Aïd el Kebir) a lieu le 30 juillet, faisant craindre une propagation du virus du fait des déplacements massifs de la population à cette occasion, notamment depuis Dakar (qui concentre 20% de la population et particulièrement touché par le Covid-19). Aucune décision n’a été prise pour empêcher les déplacements entre les régions. Si le pays a été peu touché, les conséquences sociales et économiques de la pandémie sont fortes. L’accès aux services de maternité et à la contraception est plus difficile, en raison de la crainte d’être contaminé et de la réaffectation de moyens vers les centres de traitements Covid-19 conduisant à la fermeture de services de santé maternelle. Les campagnes de sensibilisation sur le paludisme ont du mal à être audibles, les populations sont plus réticentes à se faire dépister, craignant de s’exposer au virus. Autre conséquence, l’arrivée massive des stocks de lait en poudre européen constitués en mars et avril qui risque de fragiliser davantage les producteurs laitiers locaux. Enfin, l’Union européenne n’a toujours pas inclus le Sénégal dans la liste des pays africains dont les ressortissants peuvent librement voyager dans l’espace Schengen, les autorités sénégalaises ont décidé d’appliquer le principe de réciprocité.

RDC/Rwanda :

Toutes les activités commerciales ont repris en RDC  : magasins, banques, restaurants, bars, cafés, entreprises. Les rassemblements, réunions et célébrations sont aussi de nouveau autorisés, les transports en commun ont repris la route, sans limitation de capacité. Les écoliers et étudiants vont pouvoir revenir en classe dès le 3 août. La date la plus attendue est celle du 15 août qui devrait voir la réouverture des églises et des lieux de culte, des discothèques, stades et salles de spectacles, comme des ports, aéroports et frontières. Au Rwanda, à partir du 1er août, tous les aéroports du pays seront rouverts aux vols commerciaux.

Pérou :

Depuis maintenant trois semaines, le Pérou a entamé une phase de déconfinement, les déplacements entre provinces sont autorisés, les commerces ouverts ainsi que les musées, les restaurants devraient aussi fonctionner de nouveau début août. Le Pérou reste le pays d’Amérique le plus touché par la crise sanitaire après le Brésil, avec près de 17 500 décès et plus de 366 500 personnes atteintes. Arequipa, grande ville du sud du Pérou, est maintenant l’épicentre de la crise. Les médias péruviens parlent de centaines de patients forcés de dormir dans leur voiture ou dans des tentes pour être traités, alors que les hôpitaux locaux manquent de lits, médicaments, oxygène et personnel de santé.