[Changement social] Prendre conscience de son pouvoir d’agir

Lorsque nous parlons de "changement social" c’est sur la base d’une vision partagée avec nos organisations partenaires. Comme elles, nous pensons que les initiatives sociales ne sont pérennes et porteuses de changement que si elles sont mises en oeuvre par les populations elles-mêmes.

Notre rôle est de permettre le renforcement des capacités d’action des populations elles-mêmes. Leur implication est primordiale pour que leurs conditions de vie changent et que les organisations collectives contribuent à modifier la réalité de leurs territoires.

Pour que cette implication soit possible, il est important que les populations puissent développer une réflexion sur des situations qui les contraignent au quotidien ainsi qu’une prise de conscience progressive de leur pouvoir d’agir individuel.
C’est ainsi que sont pensés les différents ateliers organisés au sein de l’ESDEL, Ecole de Développement Local et de Leadership, fondée par notre partenaire CENCA au Pérou.

Ils ont pour vocation de sensibiliser les habitants et habitantes à leurs droits, de développer leur confiance et leurs capacités d’analyse, et de les amener à prendre conscience des situations d’injustice et d’inégalités auxquelles ils font face. L’école propose des espaces d’échanges multiples, des discussions horizontales et des débats, à travers lesquels les participants prennent collectivement conscience des situations de vulnérabilités vécues.

Davis Morante, directeur de CENCA en témoigne : « L’ESDEL est une formation sociale et politique pour se sentir responsable de sa communauté. On y développe la coresponsabilité. Les habitants se sentent responsables les uns des autres, ils coproduisent du savoir et des solutions avec et pour les autres. Ils ont une autre perspective de travail en collectif. Avec l’ESDEL, on peut passer de l’action individuelle à des actions collectives pour tout le quartier. »

Bien souvent, les actions collectives sont conduites par les populations au sein de petits territoires comme un quartier ou un village. La force de l’exemple : ce sont des petites initiatives concluantes qui motiveront encore davantage les populations. Soutenue par l’ESDEL et par CENCA, Justina Ramos et trois autres femmes se sont mobilisées : « Nous avons fait une vidéo participative pour montrer que nous souffrions dans nos quartiers escarpés en raison de l’absence totale de services publics de base.  » Cette vidéo a été utilisée pour faire du "plaidoyer" auprès des autorités locales. Aujourd’hui ces dernières ne peuvent plus fermer les yeux. Elles sont obligées d’agir pour développer les infrastructures dans le quartier de Mariategui.

C’est donc ensemble que ces femmes, comme tant d’autres personnes, ont agi pour que leurs conditions de vie s’améliorent. Grâce au développement de leur pouvoir d’agir, les populations sont en mesure de mener des actions collectives et solidaires, sources d’innovations sociales, économiques, ou encore environnementales. Oui, la solidarité collective crée du changement !

Des femmes assistent à une formation à l’ESDEL, Lima