Une amélioration des formations

Les formatrices de l’Apef enseignent à un public peu instruit et peu habitué à recevoir des formations. Elle rivalisent d’ingéniosité afin d’être comprises par toutes.

Jojo Mushegerha dit par exemple : « Je repère dans le groupe une femme qui n’arrive pas à diviser des mesures car elle ne sait pas compter. Alors je lui apprends à plier et replier le mètre pour trouver sans calculer. » Bimwana Kasidi, elle, met l’accent sur « les exercices pratiques sur de petits morceaux de tissus, encore et encore ». Djamila Binti, formatrice en coupe-couture n’est pas en reste : « Si l’on me pose une question dont je n’ai pas la réponse, je la soumets en exercice dans un devoir. Ainsi, nous recherchons toutes ensemble la solution sans en avoir l’air ! ».

"Les femmes s’adaptent plus et sont créatives"

Bimwana Kasidi, formatrice en teinture : « Avant, je donnais les modèles les plus difficiles à réaliser en tout premier. Je ne m’en rendais pas trop compte. Aujourd’hui je commence par la théorie, je montre beaucoup d’exemples et je demande de petits exercices pratiques. Et je constate que les femmes s’adaptent plus et sont créatives. Elles abandonnent moins et sont bien plus motivées ! Il n’y a pas deux apprenantes identiques, c’est ce qui fait notre richesse. »

"J’ai appris à observer mes apprenantes"

Jojo Mushegerha, formatrice en broderie : « La formation a lieu maintenant chaque jour et non plus en alternance 1 jour sur 2. Cela renforce la concentration et l’engagement des femmes. La formation est devenue un chemin tout droit, c’est essentiel ! Aussi j’ai appris à observer mes apprenantes. Chaque jour, je remplis un livret de suivi individuel créé avec Frères des Hommes où je note les thèmes abordés, mais aussi les attitudes et les résultats de chacune. Je peux suivre leur évolution au quotidien et c’est plus clair dans ma tête. »