"Un véritable parcours citoyen", la Pépinière de la solidarité internationale continue de se construire

Les nouveaux projets, les nouveaux bénévoles et Pépins, les nouvelles formations, et une nouvelle équipe, "nouveau" est le mot de 2021 pour la Pépinière. Estelle Bergerard, sa coordinatrice, nous dit tout.

Quelles sont les projets qui ont pu démarrer en 2021 ?
Actuellement 12 Pépins sont en cours d’accompagnement. On ne parle pas forcément de projet, car c’est d’abord un véritable parcours citoyen de formation à l’alliance. Parmi ces 12 Pépins, un d’entre eux veut par exemple travailler sur la thématique des femmes en Inde. Une autre veut travailler sur un projet à distance avec notre partenaire le Mouvement paysan Papaye en Haïti. Certains n’ont pas encore trouvé de partenaires mais sont intéressés par les thématiques de l’environnement et l’écologie. Il y a des portes d’entrée très différentes, qui peuvent être des pays ou des thématiques. C’est le rôle des tuteurs de faire se rencontrer ces envies avant de rentrer dans le concret du projet. Mis à part une personne qui souhaite faire son projet à distance, les autres sont plutôt en attente d’une opportunité pour se rendre sur place. Selon la situation, ils partiront cette année ou l’année prochaine. Le fait de se rendre sur place et de vivre la rencontre et l’action avec les populations accompagnées par nos partenaires reste encore important.

Quels sont les profils des Pépins et bénévoles ?
Il y a beaucoup de mixité d’âge. Les bénévoles ont entre 25 et 65 ans, de secteurs professionnels assez divers avec une dominante du secteur de l’entreprise. La majorité a eu une expérience associative mais peu dans le secteur de la solidarité internationale. Ce sont des gens déjà sensibilisés aux enjeux sociétaux mais qui ont eu peu d’expérience au niveau international. Les Pépins, eux, sont plus jeunes, entre 18 et 35 ans, et comme les tuteurs, ils ont pour la plupart eu une expérience associative mais peu dans le secteur de la solidarité internationale. Ceux qui intègrent la Pépinière viennent chercher une expérience à l’international qui puisse être accessible et cadré.

La Pépinière ne se résume pas seulement aux projets, il existe toute une partie formation, sensibilisation, est ce que tu peux en parler ?
Au total un Pépin suit au minimum 3 formations techniques et 1 formation thématique. Voilà pourquoi son parcours dans la Pépinière dure entre trois et six mois avant de se rendre sur le terrain, le temps de bénéficier de ces formations et aussi de se donner le temps de la réflexion, d’analyser ses motivations et de co-construire son projet avec l’accompagnement du tuteur et du référent partenaire. Pour celles et ceux qui ont fait l’ensemble du parcours, même s’ils veulent agir vite au début, ils se rendent compte qu’avec le recul ils ont pris conscience d’un certain nombre de sujets : la place des populations en situations de vulnérabilités, les inégalités, les enjeux de société. Il y a une phase de conscientisation qui est complétée par des formations pratiques autour de la préparation du projet. Les tuteurs-bénévoles suivent aussi des formations mais sur une temporalité différente car ils restent plus longtemps dans la Pépinière. Ce sont des formations qui visent à la fois à les outiller pour accompagner au mieux le Pépin et les renforcer sur la solidarité internationale « version FdH ». Par exemple, autour de l’équilibre au cœur de la relation partenariale et la non reproduction des rapports de domination qui reste notre fil rouge. C’est aussi très concret à travers les formations techniques sur l’accompagnement : qui écrit le premier message au partenaire, comment se met-on d’accord sur les modalités de construction à distance du projet. Enfin que ce soit pour les Pépins ou les tuteurs, nous faisons, dès leur entrée dans la Pépinière, le lien avec Frères des Hommes. Car la porte d’entrée pour eux n’est pas de rejoindre Frères des Hommes mais de rejoindre la Pépinière. Nous avons construit des formations qui favorisent l’intégration, avec par exemple une formation autour de la vision politique de Frères des Hommes. Cela permet de se familiariser notre association.

Comment intervient le savoir-faire de Frères des Hommes ?
Les parcours de formation ont été construits avec l’aide de nos collègues du pôle Form’action il y a 4 ou 5 ans. L’équipe salariée de la Pépinière a été formée à adapter un déroulé pédagogique, à animer des formations et à proposer des outils. Elle est devenue maintenant autonome, et nous travaillons toujours à améliorer le dispositif. Ensuite l’idée est que ces formations puissent être animées par les bénévoles eux-mêmes. Ensuite pour toutes les nouvelles formations thématiques et politiques, le pôle Form’action continue de nous accompagner. Il fait par exemple le lien entre les thématiques de ces formations et ce qui est travaillé au sein du collectif Former pour transformer. Nos collègues ont par exemple produit un livret sur l’empowerment des femmes en Inde dont certains éléments sont repris pour la formation des bénévoles et des Pépins sur l’égalité de genre.

L’équipe de la Pépinière change et se renforce, qui part, qui arrive ?
La Pépinière est coordonnée par le pôle Vie associative de Frères des Hommes. Nous avons été deux pendant longtemps. Aujourd’hui, Mathilde Crétien, chargée du dispositif de la Pépinière, part de Frères des Hommes après 8 ans. Elle a été là dès le début de la Pépinière, ce n’est donc pas rien comme départ en termes d’expérience et d’expertise. Nous avons adapté l’organisation de l’équipe et accueillir deux chargés d’animation. Nous avons accueilli Alexis, début mai, qui va reprendre l’accompagnement des équipes et des Pépins. Un ou une seconde chargé.e d’animation va être recruté.e en septembre et un ou une chargé.e de communication viendra compléter l’équipe.