S’organiser collectivement

Ce projet est celui de la solidarité paysanne. Il a pris fin en 2017 mais sa dynamique, elle, se poursuit en 2018. Faustin Burindwi est paysan dans le secteur de Nyagisozi, dans le sud du pays. Il est un peu le symbole du changement, par la formation.

Sa participation au projet débute avec une formation technique : « Ce que j’attendais ? Connaître l’importance de faire de l’élevage et de l’agriculture. C’était beaucoup de pratique. avant on faisait de l’agriculture de façon vague sans véritablement de méthodes, c’est fini maintenant. » Une préoccupation de Duhamic-Adri et d’Adenya, nos deux partenaires, est de former les paysans tout en créant un lien de solidarité entre eux. C’est l’objectif des « voyages d’études », apprendre en se confrontant ensemble à d’autres réalités, en allant à la rencontre d’autres paysans du Rwanda. « Je suis allé à Kigali, dit Faustin, puis au Nord, j’ai vu les petits élevages, chez des gens pauvres, avec les mêmes formations que les nôtres. on a appris des leçons. Des gens pauvres comme nous osent faire des choses. Après ce voyage on a fait pareil, en essayant d’éduquer les autres pour qu’ils puissent se développer. »

Organisation collective

Au-delà de ce bénéfice direct, l’objectif est d’aboutir à une transformation durable de la situation. l’organisation collective joue une part importante. Des « groupements » ou « comités » de paysans sont mis en place. Faustin est devenu le président d’un des « comités représentatifs », qui regroupe une quinzaine de paysans.
« Je gère les fonds du comité. le rôle du président est important, c’est vers moi que se tournent les paysans quand il y a un problème. ils veulent une personne intègre qui ne va pas tout de suite chercher à commander à tout bout de champ. Je convoque les réunions, j’anime. J’ai aussi une responsabilité financière. » le projet a mis en place une tontine, laquelle perdure aujourd’hui.


Rassemblement autour de la tontine mise en place par le groupement de paysans

Les autorités sont des « personnes » comme les autres

Mais pour une transformation durable, il est nécessaire que les autorités locales et nationales connaissent les problèmes rencontrés par les paysans. Des formations ont été organisées avec le but de donner les instruments et les méthodes pour dialoguer avec ces autorités. « La formation a fait sortir les paysans de leur angoisse, dit Faustin, et diminuer la peur des autorités, avant ils avaient peur de demander. On a appris comment prendre la parole, en se disant que les autorités sont des personnes comme les autres. » Les paysans osent revendiquer leurs droits et les exemples ne manquent pas dans lesquels ils se sont mobilisés, avec succès. alors que les autorités étaient en train de sélectionner les paysans pour faire partie d’un programme de développement public, certains paysans sont intervenus pour les alerter sur la nécessité de sélectionner ceux qui en avaient le plus besoin.