[Portrait du mois] Catherine André « Frères des Hommes est un espace d’empowerment sans fin »

Enseignante à l’université de Bordeaux Montaigne, Catherine André est bénévole chez Frères des Hommes depuis 2015. Poussée par son indignation face aux inégalités, elle cherche à agir et trouve chez Frères des Hommes la dimension collective de l’action militante qui l’anime. À la fois bénévole, adhérente mais également membre du conseil d’administration, elle témoigne de son engagement associatif avec nous.

Comment est-ce que tu as connu l’association de Frères des Hommes ?

J’ai connu Frères des Hommes grâce à Jean Luc Pelletier, en 2012. On travaillait à l’époque sur des animations autour des questions d’agricultures (pour des programmes alimentaires en lien avec Bordeaux science agro). Je suis devenue bénévole en 2015, au moment de la création du dispositif de la Pépinière de la solidarité internationale.

Qu’est-ce qui t’as poussée à devenir bénévole chez nous ?

Je suis devenue bénévole via le dispositif de la pépinière justement. J’ai trouvé que la question de l’engagement bénévole par ce dispositif était incroyable. Et puis, ça s’est fait un peu naturellement, car j’ai connu Frères des Hommes par Jean-Luc (l’un des membres du conseil d’administration de l’association), et en rencontrant les salariés et les autres bénévoles de l’association, j’ai trouvé que les échanges étaient qualitatifs. Ça m’a rassurée sur la question du principe de réciprocité, sur lequel je m’interrogeais beaucoup pour m’engager dans une association.

Tu nous parles « d’échanges qualitatifs » et de « principe de réciprocité », peux-tu nous partager ce que tu entends par-là ?

Je trouve qu’il y a eu un travail d’ajustement en interne, que ce soit via la création des différentes chartes, la question de l’articulation des pôles en interne, l’ajustement à la question de lutte contre les inégalités, et tout ça en un temps record. Pour moi c’est incroyable, d’arriver à une justesse entre ce qu’on pense et le contenu des valeurs et des actions qu’on mène.

Que ce soit la question de la lutte contre les inégalités, la création des domaines d’engagement, des modalités d’actions par l’éducation populaire, grâce à tout ça, j’ai gagné en compréhension du monde, en capacité d’écoute, c’est vraiment pour moi un espace d’empowerment. Et ce qui est fabuleux, c’est que c’est sans fin ! Ça continue toujours comme avec l’action France. Je trouve ça inspirant et ça donne envie de continuer. Frères des Hommes a toujours un temps d’avance et les équipes bénévoles sont amenées à se raccrocher à cette dynamique.

Par exemple : passer de « organisation de solidarité internationale » à « association engagée pour la transformation sociale » ce n’est pas rien ! C’est un chemin qui a été pris à un moment donné, en interne et en externe, avec des réflexions sur l’ensemble des outils. Le dispositif de la Pépinière se construit avec les retours des bénévoles. À chaque fois, je suis impressionnée. Ce qui fait que même quand je suis fatiguée, il y a toujours quelque chose de ressourçant, et ça je crois que je l’ai rarement vécu dans mon engagement militant.

Qu’est-ce que ça représente pour toi l’engagement ?

Pour moi l’engagement, c’est participer à quelque chose qui m’anime. Et c’est mon indignation contre les injustices qui produit mon engagement. Ce qui m’anime, c’est aussi l’éveil, l’approche critique, la formation et la transmission de lutte contre les systèmes de domination, partout, dans tous les espaces. C’est en sens que la priorité n’°2 du document d’orientation politique de Frères des Hommes* me parle énormément. L’engagement pour moi revêt toujours deux dimensions : intellectuelle et pratique. Et avec Frères des Hommes je retrouve les deux. Car c’est avancer sur des domaines pour plus de justice, être en lien avec des personnes qui œuvrent aussi dans ce sens-là et agir par l’action.

*Priorité n°2 : « Se libérer des rapports de domination pour activer les pouvoirs d’agir »

En parlant d’action, peux-tu nous raconter ?

Co-animation de formations

J’aime fonctionner selon le « don contre don » : j’ai énormément appris chez Frères des Hommes grâce aux formations. Ça me paraissait donc naturel de rendre la pareille et de m’inscrire dans un mouvement qui renforce le collectif. J’ai eu cette chance, et j’ai envie de la transmettre. Et pareil : c’est une action, c’est du concret. Ça illustre bien tous les espaces d’engagements possibles au sein de l’association. Puis passer de l’écoute à l’animation renforce ma compréhension de l’association et mon niveau d’engagement. Et ce n’est pas finit ! Avec Souhila [autre membre de l’équipe de Bordeaux], on va bientôt animer une formation « Découvrir Frères des Hommes » pour les membres de l’équipe de Bordeaux.

Une action de sensibilisation : passage à KLAC radio

On a récemment été interviewé·e·s à la radio avec Daniel [autre membre de l’équipe de Bordeaux] sur Frères des Hommes et l’engagement bénévole. On s’est super bien entendus avec les deux présentateurs [Carlos et Ivan]. L’un d’eux est Péruvien et connaissait justement Mariategui, là où agit Frères des Hommes avec Cenca dans les hauteurs de Lima. Les femmes bénéficiaires rendant visite à la métropole de Bordeaux en mai, on en profitera pour faire une émission dédiée pour parler des inégalités de genre !

Le cap de l’adhésion

C’est une reconnaissance de pouvoir agir sur la gouvernance, car on vote lors de l’Assemblée Générale, on a la capacité de faire entendre sa voix. Cette dimension politique de l’adhésion est importante pour moi.

Membre du CA

C’est vraiment le cœur des réflexions, débats et des prises de décisions stratégiques. C’est là où on comprend pleinement tout ce que porte l’association, toutes les dimensions de son fonctionnement, du travail des salarié·e·s et ça permet de justifier des choix. Avoir accès à cet espace de parole et de structuration, c’est pouvoir participer à l’évolution de Frères des Hommes.


Un immense merci aux bénévoles de l’association qui font vivre Frères des Hommes depuis de nombreuses années. Ce récit t’inspire et tu souhaites nous rejoindre ? Inscris-toi à un temps d’information en ligne ici.