Les animateurs, au coeur du dialogue

Sow Ndeye Binta Ndiaye, de la chambre de commerce de Thiès, en parle sans équivoque : « L’engagement de Mamadou Diongue, l’animateur du projet dans la ville, est de taille. Il joue plusieurs rôles, il coordonne, il cadre, il transmet l’information. Il rencontre le président de la chambre de commerce très régulièrement. »

Cheville ouvrière du projet, les animateurs ont pour rôle de créer et maintenir la dynamique entre les différents participants (maîtres artisans, représentants de l’État, associations). Sans eux pas de réunions, pas d’échanges, pas de concertation ni de circulation de l’information. « À Thiès, dit Bada Ndieguen, maître artisan, Mamadou connaît presque tous les artisans, il discute avec tout le monde. » Pour ce dernier, son rôle est clair : « On identifie d’abord les acteurs, ensuite on informe sur l’évolution du projet, on planifie les rencontres. On met en contact toutes les personnes en lien avec l’apprentissage. J’ai un rôle assez central, avec beaucoup d’appui de l’équipe de la Kora à Dakar. L’animateur voit tout le monde et tout ce que le projet met en place.  »


Mamadou Diongue, l’animateur du projet dans la ville de Thiès.

« On voulait cette collégialité »

Simon Thiandoum intervient lui dans la zone de Dakar et Guédiawaye, son rôle au début du projet a été « de repérer les personnes dynamiques susceptibles de s’engager dans le projet. Et même si je connaissais pas mal les acteurs à Guédiawaye, le travail était très difficile et éprouvant ». « Très souvent, dit Mamadou, on discute entre animateurs, par exemple sur la manière dont on aborde certains artisans qui sont réticents par rapport au projet. Ils nous disent qu’ils ont déjà participé à des projets mais qu’il n’y avait pas d’impact. Nous sommes des “créateurs de motivation”. On se retrouve en face d’acteurs qui ont suivi tout le processus, qui ont fait toutes les formations, etc. Avec ceux-là il ne faut pas relâcher la motivation. » Cette motivation passe par la construction du collectif : « Moi, j’informais les membres du projet, on discutait des problématiques du secteur artisanal, on y rencontrait les structures nationales de l’emploi des jeunes, on faisait ça par groupes de travail. On y trouvait des organisations professionnelles artisanales, ainsi que l’inspection du travail, les autorités publiques, des associations et des artisans bien sûr. On voulait cette collégialité. »


Simon Thiandoum intervenait dans la zone de Dakar et Guédiawaye

Et après la fin du projet ? «  Après ? Il se poursuivra car la dynamique entre les acteurs est là. Eux-mêmes le savent. On leur a dit que le projet se finirait mais que la dynamique, elle, continuerait. »