La rencontre a débuté sur une mise en contexte : la moitié de la population sénégalaise a moins de 20 ans et près de 65 % des Sénégalais entre 15 et 34 ans sont sans emploi. Face à cette situation, la formation professionnelle est une solution essentielle pour apporter à la jeunesse des perspectives économiques et sociales. Mais le système de formation actuel au Sénégal ne permet pas de prendre en charge les phénomènes de non-scolarisation et de déperdition scolaire. Dans ce contexte, les 3 organisations sénégalaises présentes lors de la rencontre avec Mme Pinville (Kora-PRD, AJE et Concept) agissent autour d’une mission commune avec le soutien de Frères des Hommes : offrir aux jeunes les plus vulnérables l’opportunité de formations qualifiantes dans le secteur artisanal et ainsi renforcer leur insertion sociale et professionnelle.
Suite à une question de Mme Pinville, la discussion s’est ensuite engagée sur le profil de ces jeunes, en général âgés entre 14 et 16 ans, souvent déscolarisés ou qui n’ont jamais fréquenté l’école. L’atelier devient alors un lieu de production, de formation et d’éducation. Le maître devient le tuteur. Le rôle des organisations de la société civile est d’accompagner les apprentis à acquérir des compétences et les faire valider et certifier par l’Etat.
Une autre question importante a été abordée, celle de la structuration du domaine de l’artisanat et du rôle des chambres des métiers, un enjeu que Mme Pinville a rencontré sur d’autres terrains, qui peine à se mettre en place au niveau du Sénégal. De la même manière, l’enjeu de la pérennité et de la formalisation des emplois liés à l’artisanat a été posé.
Pour Audrey Noury, représentante de Frères des Hommes à Dakar : « cette rencontre a constitué une opportunité privilégiée pour présenter à la ministre, ainsi qu’à l’Ambassade de France les spécificités et défis du contexte artisanal informel sénégalais Il s’agissait aussi de montrer ce qui rassemble Frères des Hommes et ses partenaires sénégalais : agir dans la durée, partir des savoir-faire des artisans comme support de formation pour la jeunesse sénégalaise et viser des transformations sociales ».