[Action France] À Paris, nos bénévoles vivent l’alliance dans la co-construction d’action solidaire

Récemment, des bénévoles de l’équipe de Paris de Frères des Hommes ont travaillé sur la mise en place d’actions citoyennes en co-construction avec des jeunes migrant.e.s du centre social de Torcy (Paris XVIII). Ces actions n’auraient pas été possibles sans leur aide et leur investissement. Ce travail de longue haleine s’est appliqué autant à la qualité des actions menées qu’au processus d’autonomisation des jeunes. Aujourd’hui, mise en lumière sur celles et ceux qui aident à donner vie à ces nouvelles branches de la transformation sociale chez Frères des Hommes .

L’impact des actions citoyennes ; un processus aussi important que la finalité

Le terme de transformation sociale est souvent employé par de Frères des Hommes mais c’est bien parce qu’il englobe à la fois :

  • Notre vision pour transformer la société
  • Nos principes d’actions
  • Nos moyens et méthodes pour les réaliser

Tous ces éléments sont traduits dans le témoignage des bénévoles de l’équipe de Paris qui a co-construit des actions citoyennes. Dans le processus de la mise en place des actions, on retrouve les questions de posture et d’alliance, que Frères des Hommes remet constamment à jour en fonction des échanges avec nos partenaires et les populations qu’ils accompagnent. Notre document d’orientation politique en témoigne.

Pour Marc « c’était un peu compliqué au début de trouver le juste milieu et une posture adaptée à ce public avec qui je travaillais pour la première fois. Au fur et à mesure, ça s’est détendu. La posture c’était plus de se dire : qu’est-ce qu’ils vont en retenir pour la suite ? ». En effet, comme dans toute interaction, il y a toujours un temps de découverte pour fluidifier les rapports. « Au début on est un peu sur la réserve, chacun a ses aprioris, mais on finit par apprendre à se connaître et à s’habituer les uns aux autres et finalement eux aussi ne demandaient qu’à voir ce que ça allait donner. » nous rapporte François. Quel que soit notre expérience bénévole dans la solidarité, il est naturel d’avoir des aprioris ou des questions sur le futur déroulement d’une action. Selon Elisa « c’était très similaire à ce à quoi je m’attendais. C’était la première fois que je faisais du bénévolat comme ça et je n’ai pas ressenti de choc. Lorsque je m’étais entretenue avec Justine [salariée chez Frères des Hommes], elle m’avait expliquée tout ce que ce bénévolat impliquait. Je dirais même que je m’étais imaginée que ça serait plus compliqué de mettre en place toutes ces actions, alors que finalement pas tant que ça ! Puis le centre social Torcy nous a beaucoup aidé. ». Ici Elisa relève un point très important du bénévolat chez Frères des Hommes ; la formation et l’accompagnement. Nos équipes capitalisent les méthodes retenues des processus des projets réalisés avec nos organisations partenaires pour les transposer à nos actions réalisées en France. Cela permet de respecter les principes de l’identité de Frères des Hommes et de conserver un fil rouge entre nos actions et donc une cohérence de notre vision de la solidarité et de l’alliance.

S’il y a une chose que l’on peut retenir de toutes les formations et des moyens utilisés pour la transformation sociale, c’est que le processus mis en place pour réaliser une action est tout aussi important que la finalité de cette dernière. « On a co-construit cette action de manière très rigoureuse, avec des déroulés pédagogiques. Puis est venue la première session. On a finalement fait au fur et à mesure. Car même si on essayait d’avoir un planning et des objectifs avec des déroulés, tout ne se passait pas exactement comme on l’avait planifié. Mais c’est justement aussi ça la co-construction. » Comme en témoigne également François « on avait finalement des propositions trop théoriques et à partir du moment où on a mieux connu les jeunes les séances se sont dessinées. » Il souligne un point très important sur la posture du bénévole chez Frères des Hommes, qui est sa prise de recul et sa capacité d’adaptation : « Beaucoup de choses ont dû être revisitées pour s’adapter à ce public et à son contexte. Pour ça, on avait un debriefing après chaque atelier pour prendre la température, s’écouter et s’ajuster pour les prochains modules, ce qui était très pratique. On a travaillé les ateliers au fur et à mesure, en appuyant bien sur les exercices d’interconnaissance et de brise-glace pour construire de la confiance. C’est peut-être à la 2ème et 3ème session que le déclic s’est fait pour la plupart des jeunes ; quand ils se sont approprié les actions qu’ils avaient envie de mener. La préparation des actions se faisait en petit groupe, donc les échanges étaient plus faciles et plus fluides, ce qui favorisait l’interconnaissance. Chacun pouvait trouver un moment pour prendre la parole. »


©Loic Trujillo - Marc (bénévole à gauche), Justine (salariée FdH au centre) et Elisa (bénévole à droite) lors d’un atelier au centre social Torcy

Que ce soit le processus de création et de mise en place de l’action, ou l’action en elle-même, l’impact sur les jeunes est indéniable « Pour moi c’était plus complexe que « juste » faire une action solidaire. Ça a aidé les jeunes à se sentir inclus et utiles. Et ça c’est déjà du changement social. Lors des actions les jeunes étaient beaucoup plus à l’aise, ça se voyait qu’ils avaient pris confiance en eux. Ils sont passés d’un statut de « aidé » à « aidant » et on a constaté l’impact sur comment ils se sentaient. » nous rapporte Elisa après les actions. Elle met le doigt sur un point très intéressant du processus de transformation sociale dans cette action : le fait de passer d’aidé à aidant c’est « faire comprendre aux jeunes du groupe qu’on peut toujours aider les autres même avec une « petite » action. C’est leur faire réaliser que même si on ne peut pas changer le monde, on peut toujours quand même commencer quelque part et être utile en aidant quelqu’un. Notre objectif c’était de créer du lien, créer un sens de communauté et d’aider les jeunes à se sentir intégré. » (Elisa). On pense que le pari a largement été relevé ; « le fait d’avoir eu un retour en photos à la fin nous a remémoré tous ces moments partagés, certains ont même dit qu’il faudrait en refaire » (François).


©Loic Trujillo

Le bénévolat chez Frères des Hommes : planter des graines de citoyenneté pour le futur

En effet, ces actions n’ont pas juste eu un impact sur les jeunes, mais également sur les bénévoles. Marc nous rapporte que « Petit à petit, un attachement se créer avec les jeunes. Le fait de les voir à la séance finale et de constater leur évolution, c’était très positif. » Pour François : « Forcément, on a nos coups de cœur. Certains étaient vraiment attachants. Pour un certain nombre, ils avaient vécu des choses très difficiles. On était comme un point d’appui pour eux je pense. Je me sentais un peu entre le grand-frère et le maitre d’école. Quand on sait comment le parcours du migrant se passe, c’est toujours fort d’écouter ces récits et ça m’a beaucoup touché ». En effet, les jeunes ne s’étalaient que peu, si ce n’est même jamais sur leur parcours d’arrivée en France « lorsqu’on échangeait, c’était surtout vis-à-vis de l’action. Ce n’est que vers la fin que j’ai commencé à voir que certain·e·s s’ouvraient. On a fini par parler de nos vies, car on est proches en âge, et que moi aussi je suis étrangère [italienne]. Du coup c’était aussi très enrichissant d’entendre d’autres récits de vie » (Elisa). S’ouvrir sur ces sujets témoigne de la confiance qui s’est créée entre les jeunes et l’équipe de Paris et illustre tout le travail réalisé par notre équipe.

Ce que les bénévoles retiennent c’est notamment « l’élaboration d’une session de formation et d’animation de celle-ci. J’ai découvert un public que je ne connaissais pas du tout, j’ai appris à communiquer avec ces populations en situations de vulnérabilités et j’ai découvert le travail d’un centre social aussi. » pour Marc ; « Ça a encore simplifié ma façon de travailler en groupe. Plein de satisfaction, des rencontres que je n’aurais sûrement jamais faites autrement. Puis forcément c’est gratifiant de se dire qu’on a aidé des gens à être plus autonomes. » pour François. Pour Elisa, c’est que « faire du bénévolat c’est vraiment important. Ça donne un sens à la vie. C’est inspirant de se rendre compte que chacun d’entre nous peut aider à faire la différence à son échelle. Même si égoïstement on le fait un peu pour se sentir mieux et se dire qu’on le fait pour apporter notre pierre à l’édifice, on finit par quand même participer à des actions de transformation sociale et de solidarité. »

Leurs derniers mots ? C’est « qu’il faut essayer, et qu’il faut être prêt et ouvert ! » (François).


Un très grand merci à tous nos bénévoles qui participent à la mise en place des actions de Frères des Hommes. Si les thématiques de justice sociale, environnementale et climatique te parlent et que tu aimerais t’investir dans une association, inscris-toi à l’un de nos prochains temps d’information bénévole en ligne en cliquant ici.