[2021-2024] La deuxième phase du projet

Depuis plus de 20 ans, groupes militaires et rebelles s’affrontent sans relâche dans le Kivu. La vie sociale, économique et politique de ses habitants est sans cesse bouleversée. Premières victimes des conflits : les femmes, pour lesquelles les difficultés du quotidien sont nombreuses. Outre ces conflits, elles subissent des discriminations à la fois dans leur communauté mais aussi de la part de leurs maris. Elles exercent souvent une activité précaire et fastidieuse, dans le petit commerce par exemple, pour faire vivre leur famille.

De janvier 2021 à février 2024, la deuxième phase du projet de « Renforcement des capacités socio-économiques et politiques des femmes de Bukavu en situations de vulnérabilités » a été mise en œuvre avec l’Association pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin en République Démocratique (APEF) du Congo. Ce deuxième triennal, d’un budget global de 233 496 euros, visait à renforcer les dynamiques déjà mises en place en phase 1 (2017-2020) en développant et en diversifiant les formations, et en renforçant la dimension collective de l’empowerment des femmes.

Contexte

Possédant des millions d’hectares de terres arables, ainsi qu’un sous-sol très riche en minéraux et métaux précieux, le pays pourrait pourtant devenir l’un des pays les plus riches du continent. La République Démocratique du Congo figure parmi les pays les plus vulnérables du continent africain, et se trouve au 8ème rang des pays les plus pauvres de la planète. Par ailleurs, malgré les différentes lois et protocoles internationaux adoptés par le gouvernement en vue de réduire les inégalités de genre, la RDC continue d’être un pays fortement inégalitaire et discriminatoire à l’égard des femmes. La violence conjugale est par ailleurs largement acceptée socialement. On observe une situation similaire à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, où intervient le projet. Les femmes y sont confrontées à des situations de grandes vulnérabilités socio-économiques, à des inégalités structurelles et à des rapports de subordination. Dans la plupart des cas, celles-ci développent une relation de dépendance vis-à-vis de leur mari qui assure seul la gestion du revenu familial et la prise de décision au sein des ménages.

Le défi du projet mené par Frères des Hommes et de l’Association pour la promotion de l’entrepreneuriat Féminin est de promouvoir l’ "empowerment" des femmes de Bukavu, entendu comme le processus d’acquisition "de pouvoir" à la fois individuel et collectif permettant aux femmes d’agir de façon autonome mais également d’atteindre la capacité d’action et de prise de décision dans leurs choix de vie et de société.

Le résumé de l’action :
Cette seconde étape d’un projet démarré en 2017 vise à renforcer les dynamiques déjà mises en place en développant et en diversifiant les formations, et en renforçant la dimension collective de l’"empowerment". Cette deuxième phase a aussi pour but d’intégrer davantage les hommes avec, en plus des réunions mixtes, l’offre de formations spécialement dédiées aux hommes visant à remettre en cause le rôle et le rapport hommes/femmes dans leur intégralité.

À l’issue de cette Phase 2, les grands résultats de ce projet sont les suivants :

  • 64 femmes savent lire et écrire en swahili ;
  • 167 femmes ont été formées en coupe-couture et ont suivi un stage de 3 mois leur permettant de développer une activité génératrice de revenus ;
  • 66 hommes ont été formés et sensibilisés sur les masculinités positives ;
  • À la suite des 5 sessions de formation en coupe-couture, 168 femmes se sont installées en micro-entreprise de manière individuelle ou collective et développent une activité génératrice de revenus ;
  • 9 femmes sont actives dans la structuration du Grand Collectif et se mobilisent pour sa formalisation en tant que groupement d’intérêt économique ;
  • 1 enquête post-formation a permis de montrer la plus-value des formations proposées par l’APEF sur le parcours d’autonomisation des femmes ;
  • 1 barza communautaire sur l’accompagnement de l’Etat aux femmes micro-entrepreneuses a été réalisé ;
  • 2 campagnes de plaidoyer à l’occasion de la journée du 8 mars ont été réalisées au cours du projet.

Les partenaires du projet