Sénégal : recommencer à croire que l’agriculture peut les sortir de la pauvreté

Frères des Hommes est à nouveau engagé avec l’Union des groupements paysans de Méckhé (UGPM), dans un projet, avec l’objectif de maintenir et renforcer la solidarité paysanne, dans une région où la jeunesse choisit plutôt de tenter sa chance à Dakar. Ndiakhate Fall est directeur de l’UGPM, il nous raconte comment .son organisation paysanne lutte pour le développement sa région.

« Un autre problème qu’on avait identifié, c’était une certaine léthargie des groupements de paysans , à cause de leur manque de connaissances sur leurs rôles et responsabilités. On a donc formé sur ça les animateurs et les responsables des groupements. Ensuite, ils ont partagé tout ça avec les paysans. On a pu ensuite voir l’impact de cette activité Par exemple, certains groupes ont organisé des assemblées générales et il y a eu un renouvellement des dirigeants. Ils ont aussi rédigé des règlements intérieurs, pour dire « quand on est membre d’un groupement, voilà ce que ça implique… » En plus, aujourd’hui, il y a des rencontres qui sont organisées entre groupements pour discuter des difficultés rencontrées par les paysans dans les villages. Je pense que ce sont des avancées extraordinaires

Intéresser les jeunes

Il y a aussi des groupements dont le nombre de membres augmente, en particulier en intégrant des jeunes. C’est très important parce que cela répond à un des grands objectifs de ce projet : faire en sorte que les jeunes s’intéressent à l’action des groupements dans leur village et qu’ils se sentent responsables du développement de leur village. Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes qui viennent soit d’intégrer des groupements, soit simplement donner des idées. Ils prennent conscience que le groupement est au service du village, et qu’ils peuvent eux aussi contribuer avec de nouvelles idées ou des propositions d’action.
Il faut dire aussi que nous sommes dans une zone avec une économie très précaire, car notre agriculture dépend de la pluie. Donc il y a un fort taux d’exode. Les jeunes vont vers la ville pour chercher plus de revenus. Mais depuis que l’on développe ces activités, on se rend compte, même si c’est encore faible, qu’il y a un retour des jeunes. Petit à petit, ils recommencent à croire que l’agriculture peut les amener à sortir de leur situation de pauvreté. La finalité de notre projet, c’est avant tout la transformation sociale. Alors c’est extrêmement important qu’il y ait une transformation des mentalités pour montrer qu’avec l’agriculture, on peut rester dans notre terroir, gagner notre vie, et participer au développement socio-économique de notre zone, et même de notre pays ! »