Sénégal : « L’UGPM leur appartient »

Ces mots sont ceux de Marie-Pierre Djekou, volontaire de solidarité internationale pour Frères des Hommes auprès de l’UGPM (Union des Groupements Paysans de Meckhé). Sur place (à 3h de voiture au nord-est de Dakar) depuis maintenant un an, elle participe à l’animation du projet mené avec Frères des Hommes. Elle est le témoin privilégié de la relation entre le mouvement paysan et les populations qu’il accompagne : « Quand l’UGPM va dans des villages, dit-elle, pour animer des séances d’information ou même des formations, elle donne toujours la parole aux personnes, elle les écoute et ensuite elle oriente ses actions. » « Pour cela, affirme Ndiakhate Fall, le directeur de l’UGPM, notre association s’est structurée de manière à être très proche des populations et des communautés. On veut toujours que les membres de l’équipe soient en contact avec les paysans, qu’ils mettent en place un dialogue, une concertation permanente pour que les gens sachent qu’ils sont membres de l’UGPM et que l’UGPM leur appartient. Je pense que c’est extrêmement important dans ce lien de solidarité parce qu’au-delà d’un soutien économique, il y a la fonction sociale à jouer pour maintenir cette confiance entre l’UGPM et ses membres. » Le rôle des animateurs est ici essentiel dans la construction du lien, que ce soit les animateurs dits « centraux », tous paysans, basés au siège de l’association ou les animateurs locaux qui habitent directement dans les villages. Je travaille avec les animateurs centraux, ils sont très accessibles, dit Anta Ba, une animatrice locale.« On se croise beaucoup. Je transmets les infos de l’UGPM au chef du groupement paysan auquel j’appartiens.  »


La responsable d’un groupement paysan et une animatrice de l’UGPM, au milieu et à droite de la photo

« On fonctionne selon le vécu des paysans »

« La transmission se fait aussi par le biais de formations en commun des animateurs locaux et de ceux basés au siège. C’est très bénéfique, dit Serigne Moustapha Niang, animateur local, parce qu’on bénéficie de leur expérience, et on compare avec ce que nous on connaît aussi. Par exemple, sur l’agroécologie, ça semble être un nouveau mot mais nous on la pratique en fait depuis longtemps. » L’UGPM suit de près l’évolution des paysans. Les groupements font remonter des informations sur leur situation par le biais des animateurs locaux, qui retransmettent aux animateurs basés au siège, lesquels en font part à l’équipe de l’UGPM. « On fonctionne selon le vécu des paysans, dit Ndiakhate Fall, ça nous permet d’élaborer des documents de plaidoyers » défendus ensuite par l’organisation paysanne et ses partenaires sénégalais, au niveau national et international.


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