Pérou : La « famille » de Lima

Elle est en quelque sorte le maillon entre les deux organisations : « Je suis sur place, dit-elle, pour renforcer le lien entre Frères des Hommes et Cenca, pouvoir échanger des informations et partager des visions plus facilement. J’ai deux types de quotidien : au siège, mettre en place le projet et sur place dans le quartier de Mariátegui, travailler avec les femmes pour des formations, des points individuels avec elles. » Bien que très éloignée géographiquement, Marie a pleinement conscience de l’impact des donateurs de Frères des Hommes dans son travail : « Les actions menées aujourd’hui ne sont pas possibles au vu de la situation actuelle du système éducatif péruvien, les associations ont besoin d’aller plus loin, le soutien financier est nécessaire pour les formations. En France c’est très facile, mais ça n’est pas du tout le cas au Pérou. »


Participantes au projet Habla Mujer lors d’une réunion hebdomadaire

Un lien horizontal

Entre le siège de Cenca dans le centre-ville de Lima et le quartier de Mariátegui, il faut compter 1h30 de trajet vers les hauteurs de la ville. L’équipe de Cenca partage pourtant un lien très étroit avec les femmes qu’elle accompagne. C’est sa vision de la transformation sociale qui a permis de construire ce lien. Cenca estime qu’il faut travailler main dans la main, promouvoir la participation, déléguer la responsabilité pour que le changement se crée. C’est ce qu’on appelle « el modo Cenca ». Abilia Ramos Alcantara est habitante de Mariátegui, elle a récemment intégré l’équipe de Cenca comme animatrice : « On valorise l’opinion de chacun. On ne fait pas de différence, on écoute avec attention. On partage pour pouvoir discuter, à la différence d’autres organisations qui se comportent comme des étrangers avec la population. Nous, on monte dans les parties hautes* du quartier. On est avec les familles. » C’est un travail de maillage auquel s’attache notre partenaire, car pour développer le quartier où il intervient, il faut d’abord le connaître, rencontrer ses habitants et gagner leur confiance. Alberto Amanzo Escalante, sociologue, est membre de l’équipe de Cenca depuis 20 ans : « Moi j’ai trouvé dans cette organisation une relation horizontale avec les gens, une manière respectueuse de leur parler sans tenir compte de leur situation sociale ou même de leurs croyances. Ça m’a marqué et ça me marque encore. Je crois que ça explique le rapport de confiance que nous réussissons à construire avec la population. » Un sentiment partagé par les femmes de Mariátegui qui elles aussi pensent pouvoir soutenir Cenca en retour. Vilma Cruz Gamonal habite dans les hauteurs du quartier : « Je ne reste pas seule avec ce que je sais, je ne suis pas dans une posture où je vais beaucoup recevoir et je ne donne rien. Du coup je partage autour de moi, je parle avec mes voisins de ce que fait Cenca et certains les rejoignent. »


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