Pérou : Développer la conscience sociale

Le quartier de Mariategui, dans la banlieue de Lima représente un échantillon des problèmes actuels de la ville : spéculation de la terre, exclusion sociale, inégalité environnementale et violence. Début mars, Cenca, organisation partenaire de Frères des Hommes, s’est remobilisé pour la 2ème session de notre projet commun, Habla Mujer (Paroles de femmes). Avec le même crédo : c’est par le collectif que va se développer la conscience sociale des femmes qui intègrent le projet.

Les formations « techniques » en pâtisserie, en chocolaterie ou en cordonnerie restent néanmoins « un point fort du projet « parce que, dit Davis Morante, co-directeur de Cenca, nous parlons d’une population qui vit dans une grande pauvreté, et qui manque souvent d’opportunités. Ces formations les aident justement à trouver un travail, ou tout simplement à gagner en estime de soi. » C’est par le bouche à oreille que les femmes de Mariategui ont connaissance de ces formations gratuites. Depuis des années Cenca travaille dans cette zone et est connu de la population. Elles intègrent ces formations après un premier entretien avec l’équipe du projet pour correspondre le plus possible aux motivations, souhaits et aux profils des futur.e.s apprenant.e.s.
Pendant 4 semaines, 3 à 4 fois par semaine, elles se lancent alors dans l’apprentissage d’un métier, que ce soit en pâtisserie, en coiffure ou en électricité dans les locaux d’un centre de formation professionnelle. Débutées début mars, les formations regroupent actuellement des groupes d’une vingtaine de femmes, toutes originaires du même quartier de Mariategui.


1er "temps d’échange" entre participantes du projet Habla Mujer

Une porte d’entrée vers la construction d’un collectif

Mais pour Cenca, ces formations servent de porte d’entrée vers la construction d’un collectif : « ce que nous voulons, dit Davis Morante, c’est construire des personnes qui puissent elles-mêmes agir, c’est une manière d’être en lien. ». Plusieurs espaces sont créés pour cela. C’est le cas des « temps d’échange » qui ont lieu deux fois par mois en début de soirée et qui rassemblent les femmes participant au projet (et leurs voisines) sur des thèmes de discussion précis. La plupart d’entre elles venues lors du premier de ces temps d’échange en cette fin février sont nouvelles mais on observe un petit groupe de femmes habituées des réunions Habla Mujer. La construction du collectif prend du temps, le temps de donner du sens à ces réunions bi-mensuelles. Celles-ci ne sont pas obligatoires mais au bout de 6 mois, elles constituent un début de communauté dans la communauté.