« Nous voulons que la vie des paysans rwandais change »

Odile Mujawamariya travaille depuis longtemps dans les campagnes rwandaises pour l’organisation Duhamic-Adri (partenaire de Frères des Hommes et une des parties prenantes de notre projet commun « Récasé »). Nutritionniste, elle intervient directement auprès des familles paysannes avec un objectif en tête : qu’elles contribuent au changement social.

Quel est votre rôle dans ce projet ?
Je suis la nutritionniste, je forme les collectifs paysans, que nous appelons aussi les organisations communautaires de base (OCB). Ce sont des formations sur l’hygiène, la nutrition et planification familiale. Après chaque formation, nous mettons en place un suivi, avec l’équipe du projet, tout se fait de manière collective.

Ce projet met en avant le rôle des « paysans-animateurs-formateurs », comment sont-ils sélectionnés et ensuite formés ?
Nous avons huit secteurs où nous intervenons dans ce projet, des secteurs qui regroupent 64 organisations communautaires de base (OCB). Et dans chacune de ces organisations se trouve un « paysan-animateur-formateur ». Ce paysan a un cahier des charges. Il a comme rôle de mettre en place les formations pour tout ce qui concerne l’hygiène, la nutrition, avec mon appui. Il va aussi organiser les sessions de sensibilisation sur ces mêmes thématiques, ce qui comprend par exemple les ateliers culinaires mis en place dans la communauté. Il va enfin appuyer son « OCB » dans l’organisation de journées citoyennes dans leur localité. C’est à partir de toutes ces missions que nous avons mis en place des critères pour devenir « paysan-animateur-formateur » : être membre d’un collectif, avoir la confiance des autres paysans, être intègre, volontaire, capable d’animer un groupe, avec un bon niveau en lecture et écriture.

Que recherchez-vous avec ce projet ?
Nous voulons que la vie des paysans change, nous voulons les voir organiser des actions qui changent leur vie et celle de leur communauté. Il y a de l’entraide, elle existe, par exemple le crépissage des maisons se fait en commun, ou la construction d’infrastructures sanitaires. Nous voulons qu’ils agissent dans leur collectivité, et qu’ils contribuent le plus possible à leur changement social.