Haïti : « J’ai fait le choix d’être près des paysans »

Le mouvement paysan fonctionne sur un système de transmission du savoir en continu. Son équipe pédagogique forme des animateurs et des agroécologistes en mettant en avant leur savoir-faire et savoir être, c’est la « philosophie » du MPP. Comme le dit Jean-Claude Monérot, un des formateurs du mouvement, «  un formateur apprend chaque jour avec les paysans. Ils ont déjà un savoir, même si le paysan en face de soi ne sort pas de l’école. Le paysan va me faire comprendre comment il a procédé et moi avec mon savoir universitaire je reformule ». À leur tour, les agroécologistes transmettent leurs connaissances, c’est le cas d’Hyppolite Jean Bernard, formé en 2016 : « Je ne fais pas l’égoïste et je partage, dit-il, cette formation m’a été donnée sans contrepartie, alors c’est le minimum de partager. Et puis on promeut une agriculture saine, alors l’objectif c’est de diffuser largement. » La mise en place des brigades agro-sylvicoles participe à cette volonté de transmettre. Chaque agroécologiste formé est amené à créer une brigade. Ses membres, en général une dizaine de personnes, vont selon les périodes préparer les sols de chacun ou entretenir les parcelles.


Emmanuel Joseph, animateur du MPP lors d’une formation avec des paysans

« Tout par le dialogue »

De leur côté, les animateurs, après avoir été formés par le MPP, forment ensuite les paysans. Ils créent de cette manière une cohésion et une dynamique autour d’un « groupement » d’une dizaine de paysans qu’ils accompagnent (suivi des activités, sensibilisation à leurs droits). Emmanuel Joseph est animateur dans la commune de Mirebalais : « Je sensibilise les paysans sur différentes thématiques, comme la gestion des conflits par exemple, dit-il, pour que les paysans comprennent mieux leur situation et qu’ils travaillent en solidarité entre eux. C’est tout un processus, on fait tout par le dialogue. » C’est dans ce dialogue que s’est immergée pendant 3 ans Sarah Hopsort, comme volontaire de Frères des Hommes. Elle a notamment participé à mettre en place la méthode pour « l’analyse du changement social », qui permet d’observer l’impact concret dans la vie des populations participant à un projet. Cette volonté de changement, Juslène Tyresias, directrice adjointe du MPP, l’a en tête depuis longtemps : « Mes parents sont et seront toujours paysans. J’ai fait le choix d’être près des paysans, d’être disponible, de pouvoir transférer mes compétences, pour qu’ils vivent dignement. Il est primordial d’arriver comme ça à la transformation sociale de notre pays.  »


Donateur de Frères des Hommes, un maillon essentiel de la solidarité

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