Covid-19 : La situation chez nos partenaires (au 11 mai)

Nos partenaires poursuivent, comme Frères des Hommes, leurs actions du mieux possible face à la crise sanitaire. Ils s’adaptent à des contextes sociaux et économiques qui deviennent de plus en plus compliqués. Quelle est mi-mai leur situation et celle des populations qu’ils accompagnent, dans le Haut Plateau Central en Haïti, à Bangalore en Inde, à Butaré dans le sud du Rwanda, dans la région du Kayor au Sénégal, à Bukavu en RDC et dans la banlieue de Lima au Pérou ?

Haïti :

Le gouvernement a annoncé que le port du masque serait obligatoire dans tous les lieux publics. L’état d’urgence a été prolongé jusqu’au 19 mai. Le pays a recensé 100 cas positifs et 11 décès. Si les chiffres sont pour le moment bas, l’Organisation panaméricaine de la santé a mis en garde contre « le danger d’une épidémie à grande échelle en Haïti ». Au niveau économique, l’inflation est devenue dramatique alors que le pays était déjà durement touché par une récession économique depuis l’automne. Le prix du riz a plus que doublé sur certains marchés par rapport à 2019. Le soutien de la diaspora majoritairement installée aux Etats-Unis (entre 2010 et 2019, elle a transféré 20 milliards de dollars) n’est plus présent car elle subit aujourd’hui de plein fouet le chômage massif.

Inde :

L’Inde a décidé de prolonger le confinement du pays jusqu’au 17 mai. Il est toutefois différencié selon 3 types de zone : rouge, orange et verte en fonction du niveau et des risques de contamination. La plupart des métropoles, comme New Delhi et Bombay, Bangalore, Chennai ont été classées en zone rouge. Le déconfinement différencié intervient alors que l’épidémie progresse. Près de 4 000 nouveaux cas ont été notifiés lundi, la plus forte hausse jamais enregistrée, portant le nombre de contaminations à plus de 46 000. Le gouvernement a maintenu pour tout le pays l’interdiction des déplacements en avion, en train, la fermeture des écoles, restaurants, lieux de culte, salles de spectacle, ou centres commerciaux. Le cas des travailleurs migrants est alarmant. Après avoir interdit leur retour dans leur village d’origine, il y a un mois, le gouvernement vient maintenant d’autoriser leurs déplacements au moment même où l’activité reprend dans les centres urbains. A Bangalore 5 000 de ces travailleurs ont pris les gares routières et ferroviaires d’assaut, mais trop peu de transports étaient disponibles.

Sénégal :

La propagation du Covid reste relativement contenue. Le port du masque dans les services publics et privés, les commerces et les transports est toutefois maintenant obligatoire alors que l’état d’urgence a été prolongé une nouvelle fois jusqu’au 2 juin. Les marchés de Dakar sont maintenant fermés les samedis et dimanches. En dehors de la capitale, les marchés hebdomadaires sont fermés depuis plusieurs semaines comme à Méckhé, où intervient notre partenaire.

RDC :

Les mesures de prévention restent en place : port du masque, fermeture des écoles, universités, restaurant ou églises, interdiction des réunions de plus de 20 personnes. Bukavu n’est plus en quarantaine depuis la semaine dernière et les transports ont repris, notamment avec Goma, l’autre grande ville du Kivu. Ce qui inquiète les autorités est l’augmentation forte des cas de Covid dans les prisons du pays. Elles ont ordonné des libérations de détenus qui sont en attente de jugement ou qui ont été condamnés à des peines mineures.

Rwanda :

Le pays a démarré son déconfinement la semaine dernière. Les commerces ont pu rouvrir et il est désormais possible de pratiquer du sport. Mais les écoles, les églises et les bars sont fermés. Les règles de distanciation et du port de masque restent en vigueur. Les frontières du pays demeurent fermées et les rassemblements de masse interdits.

Pérou :

Le confinement est prolongé au Pérou pour deux semaines mais le couvre-feu est raccourci et débute maintenant à 20h, au lieu de 18h. Les zones de Lima qui regroupent les « Asentamientos Humanos » (zones d’habitation précaire) sont les plus touchées par le virus. Le district de San Juan de Lurigancho (qui inclut le quartier de Mariategui où intervient Cenca, notre partenaire) regroupe par exemple le plus de cas dans la capitale qui elle-même concentre 70% des cas de co-vid du pays. Les autorités ont identifié 10 marchés de Lima comme étant les foyers originels de la contamination au niveau national. La progression du virus est forte, 51 100 cas de contamination ont été recensés (31 000 la semaine dernière) et le nombre de décès approchait les 1 500 (875 la semaine dernière). Le président péruvien a écarté toute possibilité que les établissements scolaires et les universités puissent bientôt.