Brésil : Mettre en pratique l’agroécologie

Le Mouvement des sans terre (MST) fait de l’agroécologie une de ses priorités d’action à travers son réseau de centres de formation disséminés dans tout le Brésil. L’agroécologie est considérée par le Mouvement comme le moyen de nourrir la population brésilienne et de lutter pour la souveraineté alimentaire du pays.

Le projet soutenu par Frères des Hommes avait pour but d’équiper un de ces centres de formation, l’École Milton Santos, dans l’état du Parana afin de développer sa production agroécologique. Sur le terrain de l’école sont cultivées différentes espèces (maïs, haricots, manioc, citrouilles et café). Une partie de la production est destinée à la consommation interne de l’école, le surplus étant vendu dans la ville proche de Paiçandu sur le modèle des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) en France.

Comme dans l’ensemble des projets de Frères des Hommes, « outiller » rime avec former. Devenir agroécologiste nécessite bien sûr de se former : c’est le but premier de l’École Milton Santos, à travers un enseignement qui couple formation théorique et pratique. Il s’adresse en général à des jeunes issus de familles paysannes qui soit occupent des terres mal exploitées mais n’ont pas encore de titre de propriété, soit ont déjà reçu le titre de propriété mais ont trop peu de ressources pour exploiter la terre.

Pendant l’année du projet, 36 jeunes des « campements » du MST de l’état du Paraná et de la région de Sao Paulo ont suivi le cursus de formation sur l’agroécologie. Devenir agroécologiste nécessite surtout de sortir de la salle de classe. En parallèle de la formation théorique, une mise en pratique a eu lieu dans les « parcelles de démonstration » du jardin agroécologique de l’école.

Innover et expérimenter, tel était le dernier volet du projet. Que ce soit du côté des responsables du « secteur de production » de l’école ou des paysans des « campements » de la région, chacun expérimente, construit sa propre expérience. Pour profiter de cette richesse, les responsables de l’école sont allés rendre visite aux paysans, qui à leur tour sont venus à l’école. C’est cet échange qui a permis de mettre au point d’autres variétés de semences.