panorama 2024
Se relier au vivant
Frères des Hommes,
c’est vous, c’est nous !
Frères des Hommes, c’est vous, c’est nous ! Cette année encore, ensemble, nous avons semé des graines de vie et de solidarité, des graines qui portent nos valeurs pour plus de justice sociale, environnementale et climatique.
Notre force ? La confiance et l’engagement collectif. Chaque lien tissé entre bénévoles, salariés et partenaires nourrit un réseau résilient et innovant, prêt à relever les défis sociaux et écologiques de notre époque. En France comme au sein du Collectif international Former pour Transformer, nous avons su traverser les tempêtes budgétaires tout en cultivant de nouvelles idées pour de futures coopérations transformatrices !
Les résultats sont là, tangibles et durables. Les formations et accompagnements ont généré des impacts visibles : du Pépin à la travailleuse informelle, de l’artisan au leader communautaire, du groupement paysan à la jeune apprentie. Entre savoir-faire et savoir-être, nos actions sont le ferment de solutions locales, respectueuses de l’environnement et génératrices de pouvoir de décider et d’agir en collectif.
En 2025, nourrissons cette énergie commune et faisons grandir ensemble des projets respectueux du vivant sous toutes ses formes.
Joyeux anniversaire à Frères des Hommes. En 2025, avec ses 60 bougies, notre association est témoin de notre force collective !
Audrey Noury
Directrice de Frères des Hommes
ACTIONS À L’ÉTRANGER
En Bolivie, transformer
la société grâce à
des leaders engagés
De novembre 2023 à fin décembre 2024, nous avons engagé un nouveau projet avec l’Institut Polytechnique Tomás Katari (leader indigène défenseur des droits autochtones) en Bolivie. Cette ONG agit en faveur du Buen Vivir (littéralement « Vivre bien ») : une philosophie qui promeut une relation harmonieuse entre les hommes, les femmes et la nature.
Le projet « Des minorités créatives pour la transformation sociale », mené dans la municipalité d’Ocurí, au Sud-Ouest de la Bolivie, visait à renforcer le leadership de 150 membres d’organisations sociales paysannes autochtones, d’organisations de femmes, d’étudiants et étudiantes de l’ITSTK (Institut Technologique Supérieur Tomas Katari) et de fonctionnaires du gouvernement municipal. L’objectif était de les former afin qu’ils et elles deviennent capables de mener des actions de plaidoyer pour promouvoir la démocratie populaire. À l’issue de ce projet d’un an, plusieurs résultats prometteurs ont été obtenus !
5 modules d’éducation politique ont été mis en place et 150 leaders, hommes et femmes, ont bénéficié d’un programme de formation politique.
15 de ces leaders ont sensibilisé à leur tour plus d’une centaine de membres de leurs organisations de base aux thématiques du leadership et de la politique.
1 forum sur la réalité sociopolitique et économique de la Bolivie a rassemblé 230 participants à Sucre.
3 projets d’actions transformatrices ont été élaborés par les leaders et leurs organisations à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Au Rwanda, agir ensemble
pour un avenir durable
Entre 2021 et 2024, nous avons mené la seconde phase du projet « RECASE » (REnforcement des CApacités Sociales et Économiques) dans la Province du Sud du Rwanda, avec Duhamic-Adri et Adenya. Nous avons accompagné 62 Organisations Communautaires de Base (OCB) dans des formations techniques sur le petit bétail et l’agroécologie, le développement d’activités de production et la réalisation d’actions collectives solidaires.
Au terme du projet :
- Plus de 4 000 paysans et paysannes ont développé des activités d’élevage et de maraîchage et 1 653 ont suivi une formation en alphabétisation en kinyarwanda.
- Les sensibilisations sur la nutrition, l’hygiène et la planification familiale ont bénéficié à 6 813 ménages. 85% des familles paysannes accompagnées ont bénéficié de la démultiplication d’animaux (chèvre ou porc) pour les aider à sortir de la pauvreté en utilisant des fertilisants organiques générés par l’élevage et en vendant les animaux.
- De plus, les membres des OCB ont mis en place 31 pépinières et 465 jardins agroécologiques grâce à la distribution des kits de semences potagères.
- Enfin, les jeunes étant une cible majeure du projet, des actions de sensibilisation à l’agroécologie, à la nutrition et à l’hygiène ont eu lieu dans 32 écoles.
IMPACT
Au 1er semestre 2024, une évaluation du projet RECASE a été réalisée avec Jean-Eudes Beuret, de l’association Grand Angle, et Jean-Pierre Lindiro, consultant indépendant. Il en ressort des résultats concrets et durables : des ménages sortent de la grande pauvreté, les paysans et paysannes gagnent en confiance, notamment les femmes, et des services utiles se développent au sein des communautés. La formation, l’organisation collective et la démultiplication du petit bétail contribuent à diffuser des compétences sur le territoire, en lien avec des politiques publiques volontaristes.
Inde : 2 ans d’actions,
des impacts concrets
Le projet « Women Empowerment », mené avec Fedina à Bangalore (État du Karnataka), défend les droits des travailleuses du secteur informel, qui regroupe l’ensemble des travailleurs et des travailleuses non reconnus par l’administration et n’ayant pas accès aux droits fondamentaux (assurance maladie, salaire minimum, etc.).
En Inde, plus de 90 % des travailleurs sont dans ce secteur, notamment les femmes, qui subissent des discriminations liées au genre en plus de la précarité économique.
Cofinancé par les Fondations Azim-Premji et, pour l’année 2024, RAJA-Danièle Marcovici, ce projet lutte contre les discriminations sociales ainsi que les violences de genre (verbales, sexuelles et physiques) tout en renforçant l’autonomisation des Indiennes et en requestionnant les normes patriarcales. Des mobilisations pour les droits du travail et des femmes ont eu lieu lors de la Fête nationale (26 janvier), la Journée internationale des droits des femmes (8 mars) et la Fête du Travail (1er mai).
Haïti : Soutenir les paysans vers le développement durable
La phase 3 du projet « Ranfo Lavi Peyizan », menée avec le Mouvement Paysan Papaye et Gradimirh dans le Département du Centre, se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. 2024 a été marquée par des crises politiques, économiques, sociales, environnementales et sécuritaires majeures en Haïti. L’impact pour les habitants, dont plus de 40 % sont en situation d’insécurité alimentaire, est d’une gravité extrême !
Malgré ce contexte, les équipes restent mobilisées, soutenant les collectifs de paysans (groupements paysans et brigades agro-sylvicoles) et de citoyens vers le renforcement de leur pouvoir d’agir. Développer l’agriculture, sensibiliser à la protection de l’environnement, encourager les initiatives collectives solidaires et soutenir l’autonomisation des Haïtiens et des Haïtiennes sont nos priorités pour une transformation durable des territoires.
former pour transformer
Une année de coproductions
et de renouvellement
Les coproductions de l’année 2024 témoignent du dynamisme et de l’engagement constant des organisations du Collectif – notre réseau international d’échange de pratique pour la transformation sociale – ainsi que d’une appropriation toujours plus marquée des méthodes et des pratiques par ses membres.
Entre février et mars, le groupe de travail « Communication » a organisé deux séances d’échanges de pratiques autour des radios communautaires avec le MPP et IPTK, deux organisations non-membres du groupe mais enregistrant leurs propres émissions de radios. En 2025, le groupe va approfondir ces pratiques et inclure toutes les organisations du Collectif à ses discussions.
Les participants du groupe de travail sur le genre ont partagé de nouveaux outils d’animation sur les masculinités égalitaires. Ces apports ont permis d’enrichir le Guide « S’engager pour le pouvoir d’agir », publié en 2020 suite à l’accompagnement de CENCA, l’APEF et Fedina par Frères des Hommes et Batik International.
En 2024, la coproduction au sein du Collectif a pris une ampleur inédite. Plus que jamais, celle-ci s’est révélée fructueuse du fait de l’interconnaissance grandissante entre les membres et de leur montée en compétences sur les méthodes et les dynamiques abordées. Les animateurs participants à la communauté de pratique Jeunesse ont rédigé collectivement une coproduction sur l’accompagnement des jeunes dans nos différents contextes, à l’étranger et en France. Un groupe de travail spécifique a également coproduit un module de formation « Accompagner les dynamiques participatives », basé sur l’expérience de l’ensemble des organisations.
En septembre la charte de gouvernance a été signée par l’ensemble des organisations, régissant l’organisation et l’orientation générale du Collectif.
L’année s’est achevée avec l’élection de nouveaux coprésidents : Merveille Muhemedi (APEF, RDC) et Ndiakhate Fall (UGPM, Sénégal). Ils prennent le relais de la première coprésidence assurée par Fidèle Mutabazi (Duhamic-Adri) et Davis Morante (CENCA), un duo dont la complémentarité a été saluée par les membres. Cette nouvelle coprésidence aura pour mission d’accompagner le Collectif dans ses évolutions pour les deux prochaines années, de faire vivre la codécision en son sein et de favoriser la circulation de l’information entre les organisations.
Une évaluation menée entre septembre 2023 et février 2024 auprès des organisations de Former pour Transformer, incluant des visites au Sénégal, au Rwanda et en Inde, met en exergue le fort sentiment d’appartenance au sein du Collectif. En tant qu’espace international de codécision, ce réseau fait évoluer la coopération Nord-Sud et permet une diversité de points de vue. Toutefois, la dépendance financière à l ’égard de l’Agence Française de Développement reste un enjeu majeur, le Collectif peinant à diversifier ses sources de financement.
Malgré les barrières géographiques, linguistiques et contextuelles, des avancées significatives ont été réalisées vers la codécision, la coanimation, la coproduction, la communication et le cofinancement. Cela permet aux membres de considérer Former pour Transformer comme leur espace commun et un levier essentiel pour renforcer les dynamiques locales. Les impacts positifs, tant sur les pratiques des organisations que sur les populations accompagnées, sont à souligner.
actions en france
Les coproductions de l’année 2024 témoignent du dynamisme et de l’engagement constant des organisations du Collectif – notre réseau international d’échange de pratique pour la transformation sociale – ainsi que d’une appropriation toujours plus marquée des méthodes et des pratiques par ses membres.
Du côté de la sensibilisation
Nos bénévoles ont organisé une rencontre autour de la thématique des migrations au Bar Commun, à Paris, le 27 juin. Le but était d’éveiller les consciences sur les droits des personnes exilées avec l’intervention de La Cimade – association accompagnant des personnes issues de parcours migratoire – et de Maître Mervé Erol, spécialisée en droit des étrangers et droit d’asile au barreau de Paris.
Quelques mois plus tard, le 28 novembre, nos locaux se sont transformés en galerie d’art pour accueillir une exposition de photographies sur le projet « RECASE ». Les clichés de Jean- Matthieu Gautier, photographe professionnel ayant accompagné une mission de Frères des Hommes au Rwanda, ont été exposés.
À Saint-Étienne, le 24 septembre, notre équipe bénévole a animé un ciné-débat autour du film de Julie Delpy « Les Barbares » lors d’une projection au Méliès Jean Jaurès, en partenariat avec La Cimade. Cette soirée a permis d’échanger sur la déconstruction des préjugés et de se rassembler autour de valeurs communes.
Inspirés par nos partenaires rwandais et sénégalais, nous avons été accueillis par un lycée agricole à Tours, avec d’autres associations de solidarité internationale, afin de sensibiliser les jeunes à l’agroécologie en France et dans le monde, marquant notre volonté d’élargir notre impact à la jeune génération.
De plus, l’équipe bénévole de Bordeaux est passée dans l’émission « KLAC Culture » de la radio communautaire du Réseau Paul Bert, pour présenter Frères des Hommes et CENCA, en amont de la venue de notre partenaire en France. À cette occasion, les bénévoles ont participé à la Semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes (16 mai – 2 juin) aux côtés de Yeffel Pedreros Sandoval (Ingénieure environnementle et Formatrice « Habla Mujer » chez CENCA).
Profitant de sa présence en France, nous avons organisé un « Apéro des allié.e.s » dans nos locaux, réunissant bénévoles et salariés pour un moment d’échange privilégié. Cette rencontre a permis de mettre en lumière le programme agroécologique de CENCA au Pérou « Huertera a huertera » (Potagère à potagère). Celui-ci favorise le partage de savoirs entre femmes engagées dans l’agriculture urbaine, leur participation à des rencontres sur le plaidoyer ainsi que la plantation d’arbres destinés à la production d’huile, une initiative répondant à l’insécurité alimentaire dans le quartier José Carlos Mariátegui, au Nord-Est de Lima.
Un second « Apéro des allié.e.s », cette fois avec l’APEF, notre partenaire congolais, a abordé le contexte du pays, tant sécuritaire que culturel, mais aussi la santé sexuelle et reproductive ainsi que l’émancipation économique des femmes.
Du côté des Actions
Collectives Solidaires
À Lille, en collaboration avec Utopia 56, nous avons organisé des rencontres intergénérationnelles entre des Mineurs Non Accompagnés (MNA) et des personnes âgées. Ces moments ont permis de créer du lien et de partager les parcours de vie de chacun. Des échanges autour de jeux et de discussions – sur le racisme notamment – ont ainsi eu lieu à la ludothèque associative et à la Maison de Quartier de Wazemmes.
Une expérience humaine très forte, comme en témoigne Clémence, une bénévole : « Cette expérience fut riche et n’a fait que renforcer ma croyance en la force du collectif. Cette notion de faire alliance, je ne l’utilisais pas trop avant. On se base sur l’éducation populaire et ça m’a donné envie d’approfondir ces sujets. J’ai également beaucoup aimé l’horizontalité du projet, je n’avais jamais monté de projets comme ça, et ça m’a beaucoup plu ! »
À Paris, c’est avec le Centre social Espace Torcy de l’École Normale Sociale que nos salariés et bénévoles ont coorganisé, avec cinq apprenants de la langue française, une opération de ramassage de déchets entre la station de métro Barbès- Rochechouart et la Basilique du Sacré-Coeur. Une initiative qui allie protection de l’environnement et solidarité !
Du côté des
apprentissages
En ce qui concerne la Pépinière de la Solidarité Internationale, l’année 2024 aura été une année de transition et de réflexion.
Celle-ci a été nourrie par l’évaluation menée par Kadiatou Konaré (KKonseil), Consultante en stratégie et ingénierie de projets de solidarité. Elle souligne la pertinence du dispositif pour encourager les jeunes à s’engager dans des actions solidaires, créer du lien social et déconstruire les préjugés.
Une capitalisation sur les parcours d’engagement des bénévoles avec ce dispositif, réalisée avec Quidora Morales (collectif d’éducation populaire Les Orageuses) et la participation des bénévoles, souligne l’impact positif de la Pépinière de la Solidarité Internationale, tout en soulevant certaines limites, notamment la difficulté à déconstruire entièrement les rapports de domination. La bande dessinée « Graines de Solidarité », illustrée par Sophie Raynal, illustre ces parcours bénévoles et les questionnements mis en avant dans cette étude.
Une équipe de salariés et de bénévoles de Frères des Hommes a participé à un Voyage Militant-Apprenant entre Rennes et Dinan en septembre. Ce voyage nous a permis de repenser, ensemble, notre dispositif bénévole autour des agricultures paysannes et écologiques. Nous avons rencontré cinq acteurs et actrices engagés dans ce domaine : Le Secours Populaire Français, Les Amis du Jardin, La Ferme du Turfu, Les Cols Verts de Rennes et La Ferme des Petits Chapelais. Ces échanges sur leurs actions et leurs enjeux nous ont largement inspirés sur toutes les formes du vivant !
Transmettre la solidarité
Frères des Hommes a bénéficié en 2024 du soutien de plusieurs personnes qui ont fait le choix de lui transmettre, après leur décès, une partie de leur patrimoine. En nommant Frères des Hommes bénéficiaire de leur contrat d’assurance-vie ou en l’inscrivant parmi leurs légataires, elles ont prolongé leur engagement en faveur de la solidarité auprès des populations en situations de vulnérabilités. Nous sommes très honorés de la confiance que ces personnes nous ont accordée et nous tenons à saluer leur mémoire et leur générosité : Mme Thérèse B. ; M. Jacques B. ; Mme Arlette C. ; M. Jean M. et Mme Marie-Thérèse P.
Ensemble, faisons de la solidarité un héritage pour demain.
Tous nos projets bénéficient du soutien de nos donateurs.
L’Agence Française de Développement (AFD) soutient nos projets en Haïti, au Pérou, en RDC, au Rwanda, au Sénégal et le dispositif de la Pépinière de la Solidarité Internationale.
En 2024, ils nous ont apporté leur soutien : la Fondation RAJA-Danièle Marcovici a soutenu notre projet en Inde, la Fondation Engagés Solidaires a soutenu notre projet au Rwanda, les Fondations JM Bruneau et Hardy ont apporté leur soutien aux frais de fonctionnement de Frères des Hommes, la Ville de Bordeaux a soutenu notre projet au Pérou, le FDVA soutient la vie associative de Frères des Hommes. Nous les remercions pour leur engagement à nos côtés.
Frères des Hommes – 2, rue de Savoie 75006 Paris – 01 55 42 62 62 – fdh@fdh.org – www.fdh.org
Facebook : FreresdesHommes – Instagram : freresdeshommes – X : @FreresdsHommes