panorama 2022

Une nouvelle année
d’engagement

Edito

Un engagement continu

Chez Frères des Hommes, les bénévoles, salariés, volontaires, donateurs, partenaires et sympathisants partagent toutes et tous un engagement.

Cet engagement a pris différentes formes au fil du temps.

Dans les années 60-70, les actions des volontaires, grâce aux premiers soutiens de donateurs, visaient à s’attaquer aux causes de la pauvreté. Le mode d’intervention à l’époque était de celui du transfert de technologies avec des volontaires qui vivaient aux côtés des populations et qui les formaient.

Puis dans les années 80, Frères des Hommes doit s’adapter pour mieux répondre aux défis de cette société chamboulée, en particulier avec le creusement des inégalités et des injustices sociales. Frères des Hommes s’engage alors dans l’action de proximité, pour et avec les populations, en soutenant des associations locales : des organisations des sociétés civiles.

Aujourd’hui, pour mener à bien des actions à visée de transformation sociale, c’est la co-construction qui est au cœur des méthodes. « Faire ensemble », comme au sein du collectif Former pour Transformer, où chacun apprend de l’autre. Frères des Hommes y tient une place de facilitateur. En France, l’association accompagne aussi l’émergence de nouveaux engagés avec la Pépinière de la Solidarité Internationale. Des bénévoles qui se placent au service des actions de changement social à l’échelle locale.

Depuis l’origine de notre association, l’engagement solidaire demeure donc dans notre ADN. Mais la montée de l’individualisme, le repli identitaire, la crise sanitaire, l’inflation économique et les guerres sont autant de phénomènes qui impactent notre action. Qu’ils soient conjoncturels ou structurels, ces phénomènes font peser des menaces sur ce qui nous unit. Pour y répondre, dans les faits, cela s’est traduit notamment en 2022 par : un nouvel élan de générosité autour de l’enjeu d’agroécologie qui a pu mobiliser de nouveaux donateurs ; le montage d’un nouveau projet en Haïti avec le MPP et Gradimirh malgré le contexte de crise qui culmine depuis 2021 ; aussi pour continuer à renforcer le collectif, des espaces de formation pour les bénévoles et salariés sur l’éducation populaire ont été mis en place ; nous avons aussi pu maintenir la qualité de la relation partenariale en dépit des contraintes créées par la crise prolongée de la Covid 19 en recevant 5 délégations de partenaires à Paris cette année.

Ces quelques actions montrent comment la chaîne de solidarité que nous constituons s’efforce au quotidien de maintenir des liens et son engagement.

Frères des Hommes a toujours puisé sa force dans l’action collective et c’est bien l’état d’esprit qui nous anime. En 2023, notre association ne fera pas l’économie de se requestionner sur ses méthodes d’intervention pour que celles-ci soient toujours justes et utiles, au plus près des transformations positives de nos sociétés.

Audrey Noury
Directrice de Frères des Hommes

INDE & HAÏTI

De belles pages se tournent vers un nouveau chapitre

L’année dernière, deux projets menés avec nos partenaires à l’étranger ont pris fin. D’abord, le projet de promotion des droits sociaux, économiques et culturels des femmes en situations de vulnérabilités dans le Sud de l’Inde, mené depuis 2018 avec Fedina. Malgré un ralentissement du projet dû à la crise du Covid 19, la détermination de notre partenaire à soutenir les femmes vulnérables de la région du Kanarkata a permis la réalisation de plusieurs formations à destination des femmes, portant sur le droit du travail, la protection du droit des femmes, ou encore le leadership et l’empowerment. Au cours des 3 années de mise en œuvre du projet, ce sont 13 000 femmes qui ont pu bénéficier de l’accompagnement de Fedina. Par ailleurs, notre partenaire a effectué 7 637 visites de proximité dans les foyers des femmes accompagnées. En 2022, Fedina et Frères des Hommes ont pu faire le point sur leur partenariat et les réalisations de leur dernier projet : trois représentantes de Fedina se sont rendues à Paris en juin. Caroline Kientz, responsable du développement des partenariats à Frères des Hommes, revient sur cette semaine passée avec elles : « Elles ont pu nous présenter tous les projets que Fedina. avait en cours avec d’autres partenaires. Notre objectif était d’identifier un projet préexistant que l’on pouvait soutenir en finançant de nouvelles activités tout en renforçant l’équipe pédagogique sur le volet formation ». Cette semaine d’échanges laisse entrevoir un nouveau projet de renforcement des travailleuses du secteur informel dès le début de cette année 2023 !

En Haïti, c’est le projet Ranfo Lavi Peyizan mené avec le Mouvement Paysan Papaye et Gradimirh qui a pris fin. Ce projet de 3 ans avait pour objectif de remobiliser les collectifs paysans des communes de Hinche et Mirebalais dans le département du Centre, ainsi que la promotion de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Parmi les 79 groupements paysans, 43 collectifs agro-sylvicoles et 7 comités citoyens accompagnés, ce sont au total 1310 paysannes et paysans qui ont été renforcés tant socialement qu’économiquement, notamment grâce à la formation et la mobilisation d’agronomes et animateurs locaux. Entre les formations sur la gestion de conflit, les techniques agroécologiques en passant par l’accompagnement à la mise en place d’actions de protection de l’environnement, une large palette de compétences a été étoffée tout au long de ces 3 dernières années. Chaque collectif paysan a été soutenu dans ses activités, en recevant par exemple des outils, des semences, en plus de formations techniques et organisationnelles. Dans un contexte d’insécurité alimentaire accru par une crise politique et économique pérennisée, le travail du MPP a permis une valorisation du travail de la terre en Haïti. Les groupements ont attiré de nouveaux membres, et la vente de productions locales a consolidé leur trésorerie, comme en témoigne Mulaire Michel, coordinateur du MPP « Ces ventes sont nécessaires non seulement pour augmenter les revenus du collectif, mais aussi pour la souveraineté alimentaire car ils consomment une partie de la production », et le trésorier du groupement Resistans de Ceramont de l’illustrer : « Quand nous allons récolter le haricot, nous informons les habitants de la zone pour qu’ils viennent en acheter. En général, nous leur vendons les récoltes à un prix inférieur à celui du marché pour les encourager.»

Malgré des contextes sanitaires, économiques et sociaux compliqués en Haïti comme en Inde, Frères des Hommes et ses partenaires ont pu mener à bien leurs projets communs, et réfléchir ensemble à la poursuite de leur collaboration pour 2023.

SÉNÉGAL

Créateurs de lien

Depuis plusieurs années, la diversité des actions menées avec nos partenaires à l’étranger est révélatrice des nombreux enjeux de la transformation sociale à laquelle nous travaillons pour changer nos sociétés en profondeur. Au Sénégal par exemple, par le biais de nos projets menés à Meckhé d’une part, et à Dakar d’autre part, nous agissons auprès des familles paysannes ainsi que des apprentis artisans. Pour ces deux populations, bien distinctes l’une de l’autre, l’enjeu est de (re)créer du lien pour insuffler des dynamiques collectives et solidaires !

À Dakar d’abord, notre partenaire Concept a poursuivi notre projet d’autonomisation socio-professionnelle des jeunes apprentis artisans. Ce sont 72 jeunes qui sont accompagnés par les équipes pédagogiques de Concept ; ils et elles sont cuisiniers, mécaniciens, couturières et tailleurs, pâtissières, teinturières ou sérigraphes. Leur objectif : entrer dans la vie professionnelle avec une stabilité tant économique que sociale. Grâce à de nombreuses formations techniques et alphabétisantes dispensées chaque semaine depuis deux ans, les jeunes accompagnés se munissent de tant de clés pour s’assurer une autonomie précieuse.

Bigué Ndao, coordinatrice du projet pour Concept, témoigne : « Globalement dans notre accompagnement on se rend bien compte qu’il faut s’adapter à chaque jeune, on doit leur montrer qu’il y a des opportunités, et qu’il faut les saisir ! ». En 2022, 3 actions de solidarité au sein de leur communauté ont été organisées par les jeunes : à travers ces différentes activités, les apprentis ont prouvé leur engagement pour un mieux-vivre ensemble, et leur motivation à se faire une place dans la société. Par ailleurs, parmi les 72 jeunes, 20 ont reçu un certificat officiel attestant de leurs compétences en mécanique ou en menuiserie. Bigué Ndao est formelle : « Il y a un vrai lien qui s’est créé entre nous et les jeunes, mais aussi entre les jeunes eux-mêmes. Ils font différentes activités entre eux, ils sortent, ils partagent énormément, et c’était une belle surprise pour nous que de voir toute la confiance qui s’est installée parmi eux. »

Dans la campagne sénégalaise, proche de Thiès, l’Union des Groupements Paysans de Meckhé (UGPM) a poursuivi notre projet de redynamisation des groupements paysans. Cette année, l’accent a été mis sur le renforcement des animateurs endogènes, ces villageoises et villageois qui se font le relais des informations et des formations auprès de leur groupement, et transmettent ainsi leur savoir acquis au cours des temps de renforcement à leurs voisins membres ou non des groupements. Les 10 groupements supplémentaires intégrés au projet en janvier 2021 ont consolidé leurs compétences en gestion financière et communautaire, et ont également bénéficié de la formation « Rôles et responsabilités ».

Par ailleurs, l’UGPM a coordonné plusieurs rencontres inter-groupements, permettant de renforcer l’échange d’expériences entre les familles paysannes et de créer du lien social. Une pépinière commune à 6 groupements a par exemple été mise en place, permettant la reforestation locale et l’accès facilité aux semences fruitières. Un fonds d’appui au développement d’activités collectives au sein des groupements a permis à 10 projets communautaires d’être organisés par les familles paysannes, concrétisant leur rôle d’acteur du paysage social et politique de la région de Meckhé.

C’était une nouvelle année riche en formations, tant techniques que citoyennes, de bon augure pour la suite du projet !

PÉROU & RD CONGO

Les femmes se mobilisent pour leurs droits

L’égalité en droit des femmes et des hommes et la non-violence sont deux des six valeurs fondamentales qui dictent les actions de Frères des Hommes. À travers nos projets au Pérou avec Cenca et en RD Congo avec l’APEF, nous agissons avec les femmes en situations de vulnérabilités pour qu’elles deviennent actrices de leur propre parcours et qu’elles soient en mesure de revendiquer les droits qui sont les leurs. Cette année 2022 a permis de nouvelles avancées en la matière.

Au Pérou d’abord, alors que la Covid-19 avait notablement impacté la tenue des formations professionnelles et émancipatrices de Cenca dans le cadre de notre projet Habla Mujer, la fin des restrictions sanitaires a donné un nouveau souffle à notre partenaire et aux femmes qu’il accompagne. Cette année a permis à Cenca de renforcer les trajectoires d’émancipation des femmes tout en accompagnant les plus vulnérables juridiquement et psychologiquement. Notre partenaire a par ailleurs décidé d’élargir son périmètre d’action : en plus du quartier de José Carlos Mariategui, d’autres quartiers de la commune de San Juan de Lurigancho sont désormais concernés par le projet, par l’intermédiaire du soutien aux 40 cantines communautaires formées pendant l’épidémie de Covid-19 bénéficiant indirectement à plus de 4 000 personnes. En 2022, une deuxième édition de l’école « Habla Mujer » portant sur diverses thématiques liées à l’émancipation des femmes a été organisée à l’été, réunissant au total plus de 150 femmes. Les formations dispensées pendant ces 6 nouvelles sessions de 6 semaines abordaient notamment le droit des femmes, l’estime de soi, la lutte contre les stéréotypes de genre…

Par ailleurs, deux nouvelles formations professionnelles ont été mises en place : crochet et tricot pour 10 femmes, ainsi que la fabrication de sandales artisanales réunissant 15 femmes, en plus des 50 autres participantes aux formations en pâtisserie, couture et décoration évènementielle. Le programme « Huertera a huertera » (potager à potager) a démarré cette année, impliquant plus d’une quarantaine de personnes dans une formation pratique à l’agriculture urbaine, comme une autre réponse à l’insécurité alimentaire encore trop présente dans cette périphérie de Lima.

En s’adaptant autant que possible aux effets des multiples crises qui secouent le Pérou, Cenca a mis toutes ses compétences et son temps au service d’une vie meilleure pour les habitants de Mariategui. Davis Morante, directeur de Cenca témoigne en ce sens : « Nous avons travaillé avec des femmes, des enfants, des adolescents, divers groupes, parce que nous pensions que c’était nécessaire de nous frayer un chemin chez les voisins et les voisines, que c’était extrêmement important, et ils l’ont aussi considéré comme tel. »

À l’autre bout du globe, en RD Congo, notre partenaire l’Association pour la Promotion de l’Entreprenariat Féminin (APEF) agit avec Frères des Hommes dans le cadre d’un projet pour l’émancipation sociale, économique et politique des femmes de Bukavu, dans l’Est du pays.

De nouvelles promotions de femmes ont été formées en 2022 : en coupe-couture (30 femmes) comme en alphabétisation (25 femmes). En parallèle de ces formations pratiques, l’APEF dispense des formations dites émancipatrices destinées à conscientiser les apprenantes sur leurs droits en tant que femmes dans la société congolaise. Chaque semaine, les femmes débattent et se forment sur le droit du mariage, le droit à l’héritage, la gestion de conflit, les stéréotypes liés au genre… Nunu Salufa, directrice de l’APEF, nous parle de ces formations : « Ce sont des moments très appréciés parce que c’est la participation de toutes ; les femmes sont toutes comme des amies, et c’est ce qui fait la confiance entre elles. Elles peuvent se conseiller entre elles, revenir sur leurs expériences personnelles. Ça réveille du collectif, ça les unit. »

Par ailleurs, cette année le Grand Collectif réunissant 8 femmes teinturières, brodeuses ou couturières, a pu s’installer dans un nouveau local et débuter ses activités économiques. Au-delà du gain financier, c’est un véritable gain de confiance pour ces femmes, et une grande fierté pour notre partenaire, ainsi que pour Frères des Hommes.

rwanda

Bénévoles français et populations paysannes main dans la main

Cette année, bien des ponts ont été bâtis entre nos bénévoles en France et notre projet mené avec Duhamic-Adri et Adenya au Rwanda. Familles paysannes rwandaises et bénévoles français ont construit ensemble des projets de solidarité, et bien plus encore !

La Pépinière de la Solidarité Internationale, le dispositif bénévole de Frères des Hommes, est destiné à faire vivre l’alliance entre les populations en situations de vulnérabilités à l’étranger et des bénévoles en France par la construction collective d’actions de solidarité. Après une année 2021 sans départ à l’étranger à cause de la pandémie, ce sont 6 bénévoles Pépins (porteurs de projet) qui se sont rendus auprès de nos partenaires pour mettre en place avec les populations locales l’action de solidarité qu’ils et elles avaient pensée et construite ensemble. Parmi ces 6 bénévoles, 4 ont choisi de venir réaliser leur action au Rwanda, pendant 1 à 2 mois. Adèle et Jean ont tous deux co-animé des ateliers de sensibilisation de la jeunesse aux enjeux environnementaux : en organisant des ateliers participatifs au sein de groupes scolaires, et en adaptant la « Fresque du climat » au contexte rwandais, ils ont planifié des actions locales de protection de l’environnement, qui seront appliquées par les jeunes, avec le soutien de Duhamic-Adri et Adenya, nos partenaires au Rwanda. Antoine est quant à lui venu mettre en place une « forêt comestible » avec les familles paysannes, pour augmenter les rendements tout en respectant l’environnement. Il témoigne : « J’avais vu qu’il y avait eu beaucoup de problèmes de déboisement au Rwanda et qu’ils replantaient beaucoup donc je voulais travailler sur cette problématique de reboisement mais à force d’en parler avec Duhamic-Adri et de m’être renseigné sur les forêts jardins, ça a fini par déboucher sur cette action. »

Enfin, Mathilde est allée soutenir l’aménagement de la ferme école de Kibého avec Adenya : avec les paysans locaux, ils ont commencé le défrichage de cet espace pour y projeter un avenir éco-touristique qui puisse être le plus prometteur pour les habitants de cette localité.

Par ailleurs, la Pépinière en France s’est agrandie avec la création en septembre 2022 de l’équipe bénévole de Lille, qui vient s’ajouter à celles de Paris, Bordeaux, Nantes et Saint-Etienne. L’ensemble des équipes a eu l’occasion de se retrouver pour un week-end d’échanges et de partage début novembre : bilan de l’année écoulée et projection sur celle à venir, les bénévoles sont plus que jamais mobilisés !

Nos partenaires rwandais Duhamic-Adri et Adenya ont fait évoluer notre projet Récasé, dédié au renforcement économique et social des populations paysannes. Récasé favorise l’émergence de paysans formateurs au sein des groupements, pour les renforcer en techniques agroécologiques, ou encore en hygiène et nutrition, afin qu’ils transmettent ensuite ces nouveaux savoirs à leurs pairs au sein des groupements.

Cette année, ce sont 26 nouveaux paysans formateurs qui ont été sélectionnés pour être des relais d’alphabétisation : 650 paysannes et paysans ont débuté leur apprentissage du kinyarwanda lu et écrit. Cette méthode de transmission des connaissances et pratiques par les pairs est appelée « démultiplication ». Dans le cadre de notre projet Récasé, la démultiplication est également appliquée aux semences et au petit bétail, distribués dans chacune des 62 organisations communautaires. Les 370 membres des groupements n’en sont assurément pas les seuls bénéficiaires : par la transmission de connaissances techniques et citoyennes, par la mobilisation collective autour d’enjeux locaux, le projet Récasé a vocation à toucher grand nombre de familles paysannes du Sud et de l’Ouest du Rwanda !

En plus de s’adresser à un public actif, Récasé touche également une plus jeune population comme le démontrent les 9 écoles sensibilisées à l’agroécologie et à la nutrition l’année passée.

Former pour transformer

Les volontaires de solidarité internationale, moteurs d’engagement

Nos volontaires de solidarité internationale sont essentiels au bon fonctionnement de nos différents partenariats à l’étranger.
En 2022, nous avons eu le plaisir d’accueillir Emma Bouriot, volontaire auprès de notre partenaire Cenca au Pérou. Emma complète l’équipe de nos volontaires à l’étranger, composée par ailleurs de Marie-Pierre Djekou (Sénégal), Ludivine Courtois (RD Congo), et Fabien Marilleau (Rwanda). Pour mettre la lumière sur les rôles capitaux tenus par nos volontaires, Frères des Hommes a organisé en novembre 2022 une journée dédiée à l’engagement intitulée « engagé.e.s pour plus de justice sociale et climatique ». Ce fut une occasion pour nos volontaires de partager avec le public leur vision de l’engagement, et du statut si particulier des volontaires de solidarité inter‐nationale. Parmi les quelques mots clés que l’on peut retenir de leur partage d’expériences, on notera les termes de « caméléon à double casquette », évoquant l’adaptabilité nécessaire des volontaires dans des contextes mouvants et variés, et le besoin d’être présents non seulement pour Frères des Hommes dans le suivi des projets, mais également auprès des partenaires eux-mêmes pour « observer », « requestionner et repenser » certaines pratiques dans le cadre de leur accompagnement.

Le volontariat de solidarité internationale suppose en effet d’accompagner les différents acteurs impliqués dans un projet de solidarité, d’adopter des postures adéquates pour chacun de ses interlocuteurs : ce qui n’est pas une mince affaire ! Notre évènement du 18 novembre 2022 a permis de mettre en valeur l’engagement incroyable de nos volontaires pour la transformation sociale. Ce fut également l’occasion de nombreux débats avec d’autres acteurs associatifs français sur la place des jeunes dans nos organisations, les liens à penser entre solidarité locale et internationale, les alliances entre bénévoles et populations en situations de vulnérabilités… En somme un moment très riche de sens sur les fondamentaux de Frères des Hommes et inspirant pour les actions à mener dès 2023.

Le collectif Former pour Transformer se veut plus participatif que jamais !
En juin 2022, notre collectif Former pour Transformer a eu le plaisir de se retrouver à l’occasion d’un voyage d’échange organisé à Huyé, au Rwanda, suivi d’un séminaire à Kigali. Ces deux semaines partagées par des membres des équipes de l’UGPM (Sénégal), de l’APEF (RD Congo), de Frères des Hommes, de Duhamic-Adri et Adenya au Rwanda ont permis de multiples discussions et présentations, portant sur les pratiques agroé‐cologiques, l’alphabétisation, ou encore le rôle clé des animateurs et animatrices dans l’accompagnement des collectifs. Quinze jours précieux permettant aux équipes de partager leurs savoirs, échanger sur leurs contextes en pratique…

Marie Bouret, responsable du pôle Form’action de Frères des Hommes, revient sur ce temps structurant pour le collectif en 2022 : « Ça a été un temps fort pour les 5 organisations présentes, de se retrouver après deux années passées en distanciel. Ce voyage a permis de faire se rencontrer des animateurs et animatrices de terrain et ainsi de renforcer l’interconnaissance. On a pu redonner un souffle à la structuration du collectif et réfléchir ensemble aux chantiers à venir pour la transformation sociale. »

En effet, au cours de ces deux semaines collaboratives, mais également tout au long de l’année, les membres du collectif ont travaillé ensemble sur les méthodes à adopter pour impliquer davantage les organisations membres dans la gouvernance de Former pour Transformer, et aller vers un partage des responsabilités quant à son développement. Trois nouveaux groupes de travail ont ainsi vu le jour : le premier portant sur la rédaction d’une charte de gouvernance et de fonctionnement ; le deuxième créant une communauté de pratiques autour de la jeunesse ; et le dernier consacré à la réflexion collective sur les problématiques liées au genre et aux inégalités femmes-hommes.

Enfin, le collectif a finalisé un travail collaboratif portant sur le plaidoyer participatif, dont pourront profiter chacun des membres de Former pour Transformer pour leurs futures mobilisations !

Le programme 2023

Action !

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